A Carry-le-Rouet, les rapatriés de Wuhan en Chine « libérés » après leur quarantaine

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Des personnes mises en quarantaine quittent Carry-le-Rouet, où ils ont passé 14 jours isolés, le 14 février.
Des personnes mises en quarantaine quittent Carry-le-Rouet, où ils ont passé 14 jours isolés, le 14 février. HECTOR RETAMAL / AFP

Un petit garçon courant dans les bras de ses grands-parents, un père et son fils qui s’étreignent, un couple qui s’embrasse et fond en larmes. Sur le parking du petit port de Carry-le-Rouet ont eu lieu vendredi 14 février de multiples retrouvailles, au rythme des allers-retours des camionnettes de la Croix-Rouge, qui descendaient au compte-gouttes les Français ayant fui l’épidémie due au coronavirus dans le Wuhan du centre de vacances où ils étaient confinés depuis 14 jours. Des embrassades émues, même si gênées par les dizaines de journalistes et de caméras. Avant de repartir vers les aéroports, les gares ou chez leurs proches, les 181 personnes qui ont pu sortir de la station balnéaire vendredi ont obtenu un certificat de « non-contagiosité. »

Sur le tarmac, entre les voitures immatriculées de partout en France, hissant des grosses valises dans les coffres de voiture, certains portaient encore au poignet leur bracelet d’identification sanitaire. Les attentions apportées par les proches pour fêter ces retrouvailles racontent un peu les vies que vont reprendre les rapatriés : un Bas-Alpin est venu chercher ses collègues de travail avec un pack de Corona, un retraité a ramené un plein de « légumes frais » pour sa compagne, tandis qu’un père de famille a fait le trajet pendant que sa femme prépare des moules frites à la maison.

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« Ils étaient bien, on ne s’est jamais inquiété. C’était le Club Med ! », assurent Sylviane et Étienne venus de Nîmes, en attendant leur fils, cadre chez Peugeot, ainsi que leur belle-fille et leur petit-fils. Éric, lui, a du mal à contenir son émotion. Il est venu chercher son épouse d’origine chinoise et parle d’une « demi-libération » : sa belle-famille est toujours en Chine. Joanne, sa compagne originaire de Wuhan, était partie fêter le Nouvel an chinois avec ses proches, et s’est rapidement retrouvée coincée dans l’appartement de sa mère. Elle est arrivée en avion il y a quinze jours, avant d’être elle aussi placée en quarantaine, à quelques kilomètres d’Eric qui vit à Salon-de-Provence. Elle ne lui a demandé qu’une seule chose : passer cette Saint-Valentin « à se promener dans les montagnes. »

« Voir des amis et faire une bonne bouffe »

Si la plupart louent « une expérience humaine incroyable », et ne cessent de remercier les équipes de la Croix-Rouge, tous répètent aux journalistes qu’ils n’aspirent qu’à « retrouver une vie normale ». Charles Germain, sorti du centre en début de matinée, heureux de s’être débarrassé de son masque, n’a qu’une seule envie : « voir les amis et faire une bonne bouffe. » Ce jeune Calédonien, en couple avec une Chinoise de Wuhan qui a fait le choix de rester auprès des siens, va vivre chez un ami en attendant « que les choses se calment ». Plus loin, sur le parking, un retraité, pipe à la bouche, attend impatiemment son fils, professeur en géologie à Wuhan. Il raconte en souriant les très longues conversations qu’ils ont pu avoir sur Skype, « pour tuer le temps. »

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Quinze jours de confinement ont tissé des liens. Les adieux entre les rapatriés et les équipes prennent des airs de fin de colonie de vacances. Avant de repartir, plusieurs confinés demandent à être pris en photo avec les hommes de la Croix-Rouge. Les gendarmes aussi prennent la pose, conseillent un couple séparé depuis plus de deux mois sur les plus belles plages à voir dans le coin avant de rentrer chez eux, à Grenoble. La veille, les rapatriés ont préparé un « spectacle » : une chanson sur l’air d’Aline, de Christophe, pour les équipes qui ont pris soin d’eux tout au long du séjour. Pour l’instant, aucun des ressortissants ne rejoint la Chine. Mais un apéro est prévu entre eux, l’année prochaine, pour le Nouvel An chinois.

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