A Bruxelles, une timide prise de conscience face aux investissements chinois

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Le Parlement de Strasbourg devrait valider, jeudi 14 février, un nouveau règlement européen visant à mieux surveiller les financements étrangers au sein de l’Union.

Par Cécile Ducourtieux Publié aujourd’hui à 10h53

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Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, à Bruxelles, le 6 février.
Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, à Bruxelles, le 6 février. ARIS OIKONOMOU / AFP

Jeudi 14 février, le Parlement de Strasbourg devrait définitivement valider un nouveau règlement européen visant à mieux surveiller les investissements étrangers dans l’Union européenne (UE). Modeste, le texte témoigne tout de même d’une prise de conscience : les appétits chinois sont tels qu’il faut en finir avec la politique du laisser-faire.

Proposé par la Commission Juncker, en septembre 2017, soutenu par le président Macron, le document initial n’allait pas jusqu’à permettre à la commission de bloquer un rachat direct d’un actif stratégique européen par un investisseur d’un pays tiers. En effet, aucun pays membre n’en aurait voulu. Il lui donne juste le droit d’émettre des avis, « s’il y a lieu », à l’intention des Etats membres concernés.

Treize Etats membres étant déjà dotés d’outils de filtrage national des investissements, l’intérêt du règlement consiste surtout à combler un vide dans les Etats restants. « Tous devront être vigilants. Ils garderont le pouvoir final d’autoriser un investissement, mais ne pourront plus dire qu’ils ne savaient pas », souligne Franck Proust, eurodéputé LR et rapporteur du texte à Strasbourg.

Ledit texte a été reçu froidement par les pays du Nord, mais aussi par les gouvernements portugais ou grec, qui, après avoir beaucoup souffert de la crise de 2008, sont en quête d’investissements étrangers. Le même manque d’enthousiasme est patent en Bulgarie et en Roumanie, les deux Etats les plus pauvres de l’UE.

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Changement de pied de Berlin

C’est surtout le changement de pied de Berlin qui a renversé la vapeur et permis que le texte soit adopté au Conseil. A l’automne 2016, le rachat de Kuka, un spécialiste de la robotique industrielle, par une société chinoise, avait créé une vive polémique outre-Rhin.

L’Europe s’est aussi dotée en 2018 d’un arsenal antidumping plus performant : les enquêtes de la Commission pour soupçons de dumping peuvent être ramenées à sept mois et les taxes aux importations, une fois le dumping avéré, ont été augmentées.

En revanche, la négociation de l’accord d’investissement entre l’UE et la Chine piétine. Les Européens espèrent en profiter pour décrocher un meilleur accès au marché chinois, notamment aux marchés publics, mais Pékin ne semble pas enclin à avancer sur cette question.

Faut-il revoir les règles de la concurrence ? Seraient-elles trop axées sur le court terme et pas assez sur la constitution de « champions » européens ? C’est ce que pense le gouvernement français, qui n’a pas digéré le veto bruxellois à la fusion entre Alstom et Siemens. Il l’a fait savoir sans ambages ces derniers jours. Cet avis n’est pour l’instant pas partagé par la Commission Juncker.

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