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Les lobbyistes grouillent à Bruxelles, et ce n’est pas nouveau. L’ONG Transparency
International estime qu’ils sont environ 38 000 à arpenter les rues de la capitale européenne pour influencer les processus législatifs. Parmi eux, on trouve de nouveaux personnages qui veulent accoler les qualificatifs « éthique » ou « durable » à ces pratiques si souvent décriées. « Il est nécessaire de démocratiser le lobbying et de faciliter l’accès des citoyens aux décideurs publics », affirme Alberto Alemanno, professeur à HEC, spécialiste du droit européen. Ce dernier a joint le geste à la parole en créant The Good Lobby, une structure qui veut contrebalancer la domination des grands groupes privés dans l’écosystème de l’influence européenne.
Selon Transparency International, 7 % des rendez-vous des plus hauts niveaux de la Commission Juncker avaient eu lieu avec des entreprises privées. Pour M. Alemanno, si cette expression d’intérêts « est nécessaire dans nos démocraties », elle doit être « rééquilibrée au profit d’organisations sous-représentées ». The Good Lobby forme des associations et des ONG aux fondamentaux du lobbying et les met en lien avec des experts qui proposent leurs services « pro bono » – universitaires, avocats, et consultants privés – afin de répondre à une consultation publique, de structurer un argumentaire, d’élaborer des cartographies d’interlocuteurs.
« Les mêmes techniques »
L’objectif de tout bon lobbyiste, c’est d’avoir un impact. Pour ce faire, il faut connaître les rouages de la mécanique décisionnelle européenne, parfois sibylline. Joost Mulder est de ceux-là. Il a quitté, en 2011, le cabinet de conseil en affaires publiques Kreab pour rallier le « camp d’en face », avec l’ONG Finance Watch, avant d’ouvrir son propre bureau de consultant Better Europe. Ses clients sont des ONG comme WWF, Global Witness ou le Bureau européen des unions de consommateurs. Et c’est bien de lobbying dont il s’agit. « En France, des ONG font la distinction entre le lobbying qui serait réservé aux intérêts privés et le plaidoyer du côté de l’intérêt public. Moi je ne fais pas de différence, je fais du lobbying, avec les mêmes techniques. »
La technique, c’est d’abord le carnet d’adresses. Savoir qui contacter, à quel moment, avec quel type d’argumentaire. Puis suggérer des amendements, entrer dans le détail des dossiers. « Parfois, les ONG n’ont pas la possibilité d’envoyer les 50 mails qui permettront d’obtenir des rendez-vous puis le soutien des deux députés supplémentaires qui feront la différence », témoigne M. Mulder.
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