A Bruxelles, le temps regretté des tontons flingueurs

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Depuis 2014, la tête de file du parti arrivé en tête lors des élections européennes s’impose comme président de la Commission. Mais cette année, les candidats n’enthousiasment guère les électeurs.

Par Cécile Ducourtieux Publié aujourd’hui à 02h42

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Jan Zahradil, Nico Cue, Ska Keller, Margrethe Vestager, Frans Timmermans et Manfred Weber (de gauche à droite) avant un débat à Bruxelles, le 15 mai.
Jan Zahradil, Nico Cue, Ska Keller, Margrethe Vestager, Frans Timmermans et Manfred Weber (de gauche à droite) avant un débat à Bruxelles, le 15 mai. FRANCISCO SECO / AP

LETTRE DE BRUXELLES

Poussive dans l’Hexagone, atone à Bruxelles ? La campagne des élections européennes peine à mobiliser, même dans la capitale de l’Europe. Est-ce l’effet du Brexit, qui n’advient pas, oblige les Britanniques à participer au scrutin, forcément à reculons, et brouille les cartes au Parlement européen ? Ou bien encore la concomitance avec les élections régionales et législatives en Belgique ?

En 2014, le match, au niveau européen, avait quand même nettement plus d’attrait. « Au moins, le charme de la nouveauté opérait », relève une source bruxelloise. A l’époque, les responsables politiques et les journalistes découvrent le principe du « Spitzenkandidat », inspiré de la politique allemande : la tête de file du parti arrivé en tête s’impose comme président (ou présidente) de la Commission.

Lire aussi « Spitzenkandidat » ou comment sera désigné le président de la Commission européenne

Les grandes formations paneuropéennes – le Parti populaire européen (PPE), à droite, le Parti socialiste européen (PSE), l’Alliance des libéraux et des démocrates pour l’Europe (ALDE) –, estiment alors qu’il est temps de tirer pleinement parti du traité de Lisbonne, entré en vigueur en 2009. Pour la première fois, les dirigeants de l’Union européenne (UE) sont invités à « tenir compte » du résultat des élections avant de désigner le (ou la) patron (ne) de l’institution la plus puissante de Bruxelles.

Incarner l’Europe

Au Conseil, chefs d’Etat et de gouvernement font la grimace, mais ailleurs dans la bulle européenne, ce nouveau mode de nomination est jugé avec bienveillance. Après dix ans d’ère Barroso lénifiante à la Commission, d’une crise financière et économique désespérante, les médias et les centres de réflexion saluent une « avancée démocratique », espérant qu’elle va aider à politiser, donc à incarner l’UE.

Cela tombe d’autant mieux que le PPE, le PSE et l’ALDE disposent de candidats prêts à jouer le jeu. Trois « tontons flingueurs », jouissant chacun d’une solide notoriété. Trois dirigeants forts en gueule, certes un peu trop « potes » pour s’opposer brutalement sur les plateaux de télévision. Mais suffisamment charismatiques pour éveiller l’intérêt des citoyens.

Dès l’automne 2013, le socialiste allemand Martin Schulz, médiatique président du Parlement européen, se lance le premier dans l’arène. Ce Rhénan francophone s’est fait connaître comme un des meilleurs opposants au Front national dans l’hémicycle strasbourgeois. Ex-libraire et self-made-man, il est réputé pour ses coups de sang, mais considéré comme un bon client par les médias, jamais avare d’une « punch line ». « Les gens ont le sentiment que l’Europe n’est pas juste. Je me présente pour essayer de contribuer à réconcilier l’idée européenne avec les attentes des citoyens », déclare alors M. Schulz au Monde en novembre 2013.

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