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LETTRE DE BRUXELLES
Son agenda était déjà chargé, entre la mise en musique du plan de relance européen à 750 milliards d’euros sur lequel les Vingt-Sept se sont mis d’accord cet été pour affronter les ravages économiques du Covid-19, les mesures à prendre pour tenter d’éviter que les frontières intérieures à l’Union européenne (UE) ne se referment les unes après les autres en raison de la propagation du virus sur le Vieux Continent, ou encore la préparation du discours sur l’état de l’UE qu’elle doit prononcer devant le Parlement européen le 16 septembre.
Mais voilà qu’Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, doit maintenant se pencher sur la constitution de son équipe, puisqu’elle a perdu son commissaire au commerce, l’Irlandais Phil Hogan, poussé à la démission fin août pour avoir enfreint les restrictions mises en place dans son pays pour lutter contre la pandémie.
Ursula von der Leyen, en poste depuis le 1er décembre 2019, s’en serait bien passée. D’autant qu’elle sait, pour l’avoir vécu il y a près d’un an, que l’exercice peut vite dégénérer. Les équilibres à trouver – politique, géographique, de genre… – sont tellement complexe que le moindre faux pas peut mettre en péril la plus fine des constructions. On l’a vu quand les eurodéputés ont, en octobre 2019, retoqué la candidature de trois commissaires, dont celle de la Française Sylvie Goulard, proposée par Emmanuel Macron.
La simplicité voudrait que l’ancienne ministre d’Angela Merkel nomme, pour remplacer le partant, l’un des deux candidats que lui a soumis Dublin – la vice-présidente du Parlement européen Mairead McGuinness et l’ancien vice-président de la Banque européenne d’investissement Andrew McDowell – et avec lesquels elle a parlé en vidéoconférence lundi 7 septembre dans la matinée.
Jeu de chaises musicales
Mais la politique a ses raisons que la simplicité ignore. Car les traités européens, qui assurent une certaine indépendance à la Commission par rapport aux Etats membres, sont clairs : un pays n’est en aucun cas propriétaire de son portefeuille à Bruxelles et un gouvernement ne peut renvoyer un commissaire dont il a proposé la nomination, quand bien même il changerait de majorité ou traverserait une crise particulière. Or si Phil Hogan a fini par démissionner, c’est sous la pression de Dublin et, « de ce point de vue, c’est contraire aux traités », juge un diplomate.
Dès lors, si Ursula von der Leyen choisissait de remplacer Phil Hogan par un Irlandais, elle perdrait en autorité et créerait un précédent qui affaiblirait tous ses commissaires par rapport au gouvernement de leur pays. A commencer par le Belge Didier Reynders, chargé des questions de justice. A Bruxelles, en effet, les négociations à n’en plus finir entre les partis politiques pour tenter de former un gouvernement concernent les différents postes à pourvoir, y compris celui du libéral francophone, que certaines formations flamandes aimeraient pousser vers la sortie.
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