A Beyrouth, le peuple libanais uni dans la rue contre ses dirigeants

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Le premier ministre, Saad Hariri, devait dévoiler lundi un plan de réformes destiné à apaiser la contestation.

Par et Publié aujourd’hui à 11h51

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Manifestation contre le gouvernement, à Beyrouth, dimanche 20 octobre.
Manifestation contre le gouvernement, à Beyrouth, dimanche 20 octobre. MOHAMED AZAKIR / REUTERS

Les Libanais ont célébré leur fête nationale quelques semaines en avance sur le calendrier cette année. Dimanche 20 octobre, des centaines de milliers d’entre eux ont investi les rues de leur pays, dans un élan exceptionnel de ferveur et d’unité. A Beyrouth, Tripoli, Saïda et Tyr, d’immenses foules, de classes sociales, d’âges et de religions très variés, sont venues réclamer, pour la quatrième journée d’affilée, la démission de leur gouvernement, accusé d’incurie et de corruption. Des rassemblements débordants de fierté et d’allégresse, à mille lieues du formalisme de la fête nationale officielle du Liban, célébrée le 22 novembre, date de la fin du mandat français survenue en 1943.

« Cela fait tellement longtemps que l’on ne s’est pas retrouvés tous ensemble, c’est un bonheur », exulte Rami, un jeune chrétien, cadre d’une entreprise pharmaceutique, qui tient ses sœurs par la main pour ne pas les perdre dans la marée humaine qui envahit la place des Martyrs, dans le centre de Beyrouth. La dernière manifestation aussi massive à avoir déferlé sur la capitale remonte à 2005, une mobilisation de près d’un million de personnes, qui avait abouti au départ des troupes d’occupation syriennes.

Lire aussi La contestation gagne de l’ampleur au Liban, contre les dirigeants accusés d’affairisme et de corruption

« Notre colère nous rapproche, on se retrouve à discuter avec des gens à qui l’on n’aurait jamais adressé la parole en temps normal, on a fait tomber le mur des peurs confessionnelles », s’enflamme Christina, une lycéenne inscrite dans un établissement huppé, qui tente de couvrir le fracas de la musique crachée par d’énormes baffles juchées sur un camion.

Ces retrouvailles exubérantes sont la réponse du peuple libanais à des décennies de gabegie, de paralysie et de népotisme gouvernementaux. Jamais la population n’a ressenti de manière aussi douloureuse le décalage entre l’image glamour du Liban et la réalité du quotidien, marquée par un taux de pauvreté de 35 %, des pénuries à répétition d’eau et d’électricité et des infrastructures en déliquescence.

« Gouvernement de technocrates »

Jamais la confiscation du pouvoir, depuis la fin de la guerre civile, en 1990, par la même clique d’anciens chefs miliciens reconvertis en notables affairistes, n’a paru aussi indécente. Et jamais l’horizon de la nouvelle génération n’a semblé autant plombé, entre chômage à 20 % ou 30 %, dictature de la wasta (piston), et cherté de la vie généralisée.

La décision du gouvernement, mi-octobre, de taxer les appels effectués par WhatsApp, le système de téléphonie par Internet, a mis le feu aux poudres. Après deux soirées de manifestations électriques, jeudi et vendredi, marquées par de nombreuses dégradations et de violents affrontements entre casseurs et forces de l’ordre, la mobilisation durant le week-end des 19 et 20 octobre a été plus ample et plus apaisée.

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