A Beyrouth, la razzia des partisans de Nabih Berri a gâché la fête

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Des casseurs, liés au parti Amal du président du Parlement, ont saccagé les campements bâtis par les protestataires dans le centre-ville.

Par Publié aujourd’hui à 11h19

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Sur la place Riad-Al-Solh, le 29 octobre.
Sur la place Riad-Al-Solh, le 29 octobre. – / AFP

Il y a des vivats et des visages fatigués, des poings levés et des yeux embués. Parmi les irréductibles de la place Riad-Al-Solh, l’un des sites de protestation dans le centre de Beyrouth, en face du siège du gouvernement, l’annonce de la démission de Saad Hariri laissait un arrière-goût amer, mardi 29 octobre après-midi. « On est très contents, mais on est aussi très inquiets pour la suite », confie un manifestant barbu, en train de fouiller dans un fatras de chaises cassées, de toiles de tente déchirées et de paperasse brûlée.

Quelques minutes avant l’intervention télévisée du premier ministre, comme s’ils voulaient interdire à la rue de se réjouir, une grosse centaine de casseurs ont déferlé sur le centre de Beyrouth, alors peu peuplé de manifestants. « C’était comme une nuée de criquets, raconte Malak Alaywe Herz, la jeune femme rendue célèbre par le coup de pied dans l’entrejambe qu’elle a donné à un garde du corps d’un ministre, au premier soir de la révolte. Ils ont fondu sur nos campements à toute vitesse, cassé, brûlé et pillé dans tous les sens. »

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La razzia a été menée par des vandales des quartiers chiites de Beyrouth, partisans, pour la plupart, du président du Parlement, Nabih Berri, également chef du parti Amal. Personne ne sait si des ordres d’attaque ont été formellement distribués. Mais le discours prononcé quatre jours plus tôt par Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, allié de Berri, insinuant que les contestataires avaient partie liée avec des « ambassades étrangères », voire avec Israël, a probablement été perçu comme un feu vert.

« La police regardait sans rien faire »

Les assaillants, armés de bâtons et de couteaux, ont commencé par s’attaquer au ring, une large avenue reliant l’est et l’ouest de la capitale, où les protestataires bloquent le trafic. Après de violents heurts entre les deux camps, la police s’est déployée, empêchant les gros bras de venir saccager le petit camp, servant de barrage, à l’entrée de cet axe routier.

Les nervis ont reporté leur rage destructrice sur la place des Martyrs, située en contrebas. En hurlant « chiite, chiite » et « par notre âme, par notre sang, nous nous sacrifierons pour toi, Berri », ils ont mis à bas et incendié les stands qui abritaient l’intendance des manifestations : les poubelles de recyclage, le bureau des volontaires, l’espace de premiers secours, le coin enfants, etc.

Débordées ou démunies d’ordre clair, les forces de l’ordre n’ont pas vraiment cherché à s’opposer à cette descente. « La police regardait sans rien faire », s’insurge Malak Alaywe Herz. Une autre témoin de la scène, Amani Beainy, renchérit : « La police voulait nous empêcher de filmer. Les voyous nous traitaient d’Israéliens. Quand j’ai repris le slogan du mouvement, appelant à dégager tous les partis, Hezbollah compris, un homme m’a frappée au visage. »

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