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Après un accident mortel survenu le 6 septembre dans la capitale allemande, des écologistes demandent l’interdiction des véhicules tout-terrain en centre-ville.
A Berlin, l’émotion est encore vive. Vendredi 13 septembre, une semaine après l’accident de la circulation au cours duquel quatre piétons ont été fauchés par un 4 × 4, en plein centre de la capitale allemande, une centaine de personnes se sont rassemblées sur le lieu du drame pour rendre hommage aux victimes.
L’accident en question a été d’une rare violence. Dans la soirée, un automobiliste a perdu le contrôle de son véhicule, alors qu’il roulait à vive allure, dans une rue où la vitesse est pourtant limitée à 30 kilomètres-heure. Le véhicule, une Porsche Macan, est monté sur le trottoir, a percuté des passants, renversé un feu de signalisation et fait un tonneau à 2 mètres au-dessus du sol, avant de s’encastrer dans une barrière.
Sur le trottoir, deux jeunes hommes, un garçonnet de 3 ans et sa grand-mère, ont été tués. Blessé, le conducteur du véhicule, un homme de 42 ans originaire de Düsseldorf (ouest), a été hospitalisé pendant plusieurs jours. La police de Berlin a ouvert une enquête pour homicide involontaire.
Dès le lendemain de la tragédie, l’incompréhension a cédé la place à la polémique. « De telles voitures, grosses comme des tanks, n’ont rien à faire en ville », s’est emporté sur Twitter Stephan von Dassel, maire de l’arrondissement central de Berlin-Mitte, où s’est produit l’accident. « Elles bousillent le climat, elles sont menaçantes, et chaque erreur de conduite met des innocents en danger de mort », a fustigé l’élu écologiste.
« Lutte idéologique »
Oliver Krischer, député Vert au Bundestag (Chambre basse du Parlement), lui a emboîté le pas et s’est déclaré favorable à une loi fédérale permettant aux mairies d’imposer une limite de gabarit aux automobiles. Pour sa part, Jürgen Resch, directeur de l’ONG écologiste DUH, réclame des mesures à mettre rapidement en œuvre, comme un péage urbain ou le renchérissement du prix du stationnement pour les 4 × 4 en ville – voire une interdiction totale de stationner.
Ces appels sont loin de faire l’unanimité. Katja Suding, députée du Parti libéral-démocrate (FDP) – proche du patronat – déplore « l’indécence » des écologistes, qui « instrumentalisent les victimes de ce terrible accident dans leur lutte idéologique contre les 4 × 4 ».
Dans la cacophonie ambiante, les experts peinent à se faire entendre. « On ne peut pas affirmer qu’un 4 × 4 est forcément plus dangereux qu’une Polo ou une Smart », souligne Siegfried Brockmann, chercheur spécialiste des accidents à la fédération allemande des assurances. Et d’ajouter : « La vitesse et le type de collision jouent un plus grand rôle que le poids du véhicule. »
Quant à la puissante industrie automobile allemande, elle fait le dos rond, en attendant la fin de l’orage. Peu après le drame, le constructeur Daimler a retiré une campagne publicitaire pour sa gamme de SUV, dont le slogan, « Pour les chasseurs d’aventure en ville », attisait la rancœur. Reste à voir si la polémique aura un effet réel sur les ventes de 4 × 4 outre-Rhin. En août, elles ont crû de 11 % par rapport au même mois de 2018. Avec 22 % de part de marché, les véhicules tout-terrain se sont hissés – fait inédit – en tête des ventes d’automobiles dans le pays.
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