A Bangkok, un footballer-dissident de Bahreïn libéré après deux mois d’incarcération

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Menacé de prison et de torture dans son pays, Hakeem Al-Araibi, qui était réfugié en Australie, était détenu depuis le 27 novembre 2018 dans la capitale thaïlandaise, en raison d’un imbroglio juridique et policier entre Bahreïn, Bangkok et Canberra.

Par Bruno Philip et Isabelle Dellerba Publié aujourd’hui à 17h17

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Hakeem Al-Araibi, le 4 février à la sortie d’un tribunal de Bangkok.
Hakeem Al-Araibi, le 4 février à la sortie d’un tribunal de Bangkok. Sakchai Lalit / AP

C’est la fin de plus de deux mois de cauchemar pour le footballeur bahreïni Hakeem Al-Araibi, incarcéré depuis le 27 novembre 2018 dans une prison thaïlandaise : le jeune homme, qui avait été arrêté à l’aéroport de Bangkok dès son arrivée d’Australie, où il jouit du statut de réfugié, ne sera pas renvoyé chez lui au Bahreïn, qui l’a condamné par contumace en 2014 à une peine de prison de dix ans.

La situation d’Hakeem s’est soudain débloquée dans l’après-midi du lundi 11 février, après que l’émirat de Bahreïn eut signifié aux autorités thaïlandaises qu’il retirait sa demande d’extradition du footballeur. Celui-ci avait été appréhendé par les services d’immigration thaïlandais pour la simple raison qu’il leur avait été indiqué, par erreur, que le footballeur était sur la liste de personnes recherchées par Interpol. « Si Bahreïn ne veut plus d’Hakeem, nous n’avons donc aucune raison de le garder plus longtemps », a déclaré à l’Agence France-Presse, lundi, Chatchom Akapin, directeur général du département des affaires internationales du procureur de Bangkok. Hakeem Al-Airabi est donc libre de retourner à Melbourne, sa ville d’adoption.

Depuis plusieurs jours, les pressions s’accumulaient à la fois sur Bahreïn et la Thaïlande, cette dernière estimant avoir simplement suivi la procédure policière en vigueur. Outre les voix qui s’élevaient dans les milieux du football international, en défense du jeune footballeur, le premier ministre australien Scott Morrison avait écrit par deux fois au général Prayuth Chan-ocha, chef de la junte militaire thaïlandaise, pour lui demander de libérer le jeune homme.

« Activités terroristes »

La condamnation initiale du sportif pour « activités terroristes et saccage d’un commissariat de police » par les juges de Bahreïn était, en outre, fondée sur des accusations plus que douteuses : une émission de télévision retransmettant en direct un match de football à Manama, la capitale de Bahreïn, avait montré plus tard que le joueur était sur le terrain au moment des faits qui lui étaient reprochés.

Ces faits remontaient à l’époque des manifestations du « printemps arabe », qui ont ébranlé en 2011 et 2012 le pouvoir des Al-Khalifa, une famille sunnite régnant sur cet émirat à majorité chiite. En 2012, le footballeur, lui-même chiite, avait été emprisonné durant quarante-cinq jours. Libéré sous caution, il avait fini par gagner l’Australie avant d’être condamné in absentia. Par la suite, il avait critiqué le vice-président de la Fédération internationale de football association (FIFA), cheick Salman Ben Ibrahim Al-Khalifa, membre de la famille régnante de Bahrein et qui n’avait rien fait pour défendre.

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