à Bagdad, le soutien des Irakiens pour la révolte de leurs voisins

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Des jeunes manifestants irakiens grimés brandissent des pancartes sur la place Tahrir, à Bagdad, le 15 novembre. L’un de leurs slogans est : « Le gouvernement nous voit comme le diable alors que nous sommes pacifiques. »
Des jeunes manifestants irakiens grimés brandissent des pancartes sur la place Tahrir, à Bagdad, le 15 novembre. L’un de leurs slogans est : « Le gouvernement nous voit comme le diable alors que nous sommes pacifiques. » LAURENT VAN DER STOCKT POUR “LE MONDE”

Si, sur la place Tahrir de Bagdad, aucune affiche ou pancarte ne salue le soulèvement qui embrase les rues d’Iran, les centaines de jeunes Irakiens qui campent sur la place sont loin d’être indifférents au combat que mènent leurs voisins. De part et d’autre de la frontière entre les deux pays, les manifestants irakiens et iraniens affrontent un adversaire commun : la République islamique.

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C’est d’ailleurs avec une certaine fierté que les manifestants de la place Tahrir ont observé, dès le 15 novembre, les villes iraniennes se soulever une à une pour protester contre la flambée des prix de l’essence avec les mêmes slogans que ceux scandés en Irak depuis le début de la contestation, le 1er octobre. Ils ont, comme leurs précurseurs irakiens, piétiné les portraits du Guide suprême, Ali Khameinei, et appelé à « la chute du régime ». « Pendant quarante ans, l’Iran a essayé d’exporter sa révolution islamique en Irak, en vain. Il semble que l’Irak ait réussi à lui exporter sa révolution en quarante jours », se gaussaient alors des Irakiens sur les réseaux sociaux.

Communauté de destin

L’éditorial du 19 novembre du journal Tuk-Tuk, écrit et distribué par des activistes de la place Tahrir, est dans cette même veine. « De Bagdad cette fois, sont insufflées des images de résurrection de l’Orient, qui ont d’abord fait bouger Beyrouth puis secoué Téhéran. (…) La révolution marque l’achèvement de l’axe Bagdad-Beyrouth-Téhéran et bientôt, le monde entier se réveillera face à un nouvel Orient », se prêtent-ils à rêver. A l’arc chiite qu’a patiemment façonné l’Iran de Bagdad à Beyrouth, en passant par Damas, assurant sa mainmise sur chaque capitale par l’intermédiaire de forces politiques et de factions armées chiites vassalisées, les contestataires de Tahrir espèrent voir se substituer des nations souveraines et sans référence confessionnelle, dirigées par des gouvernements civils.

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« On diffuse leurs vidéos sur les réseaux sociaux pour que leur révolution vive malgré la coupure d’Internet »

Il y a bien eu, place Tahrir, quelques taquineries adressées aux Iraniens mais les critiques virulentes contre Téhéran n’ont visé que son régime, jamais son peuple. Les cibles des attaques les plus dures sont le Guide suprême, Ali Khamenei, et le général des forces Al-Qods des gardiens de la révolution, Ghassem Soleimani, accusés de faire et défaire à leur guise les gouvernements et de siphonner les ressources de l’Irak. Avec le peuple iranien, nombre de contestataires de la place Tahrir éprouvent une communauté de destin.

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