En Roumanie, la dérive populiste de la gauche

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La refonte du système judiciaire – lancée par le gouvernement de gauche pour contrer les accusations de corruption– monopolise les débats de l’élection européenne.

Par Publié aujourd’hui à 14h00

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Liviu Dragnea, leader du Parti social-démocrate (PSD), lors de la campagne pour les européennes, le 19 mai 2019 à Targoviste. Le chef de file de la gauche roumaine est cerné par les affaires.
Liviu Dragnea, leader du Parti social-démocrate (PSD), lors de la campagne pour les européennes, le 19 mai 2019 à Targoviste. Le chef de file de la gauche roumaine est cerné par les affaires. DANIEL MIHAILESCU / AFP

Un orage plane sur ce paisible pavillon planté dans les beaux quartiers de Bucarest, qui finit par éclater, lundi 20 mai, en roulements de tambour frénétiques. A l’intérieur, Dacian Ciolos, 49 ans, se veut serein. « Nous devrions être en tête dans les villes. »

Celui que l’on surnomme parfois le « Macron roumain » espère bien, à la faveur du scrutin européen du 26 mai, dynamiter le Parti social-démocrate (PSD) et le Parti national libéral (PNL), qui se partagent depuis des années le pouvoir dans ce pays de 20 millions d’habitants, le septième plus peuplé de l’Union européenne (UE).

Référendum sur une réforme controversée

A la tête d’une nouvelle petite alliance baptisée USR-PLUS, cet ancien commissaire européen à l’agriculture et premier ministre indépendant entre novembre 2015 et janvier 2017 ne mise pas seulement sur une percée à Strasbourg. Le même jour que l’élection européenne, les Roumains sont appelés par le président libéral, Klaus Iohannis, à se prononcer par référendum contre la refonte du système judiciaire lancée par le gouvernement social-démocrate – la Roumanie vit sous le régime de la cohabitation – dans le but de dépénaliser des faits de corruption.

Controversée, cette réforme en cours depuis deux ans a généré les plus grosses manifestations à Bucarest depuis la chute de Ceausescu en 1989.

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« Le pays est dans un état permanent de tensions et pour la première fois depuis novembre 2016 [date des dernières élections législatives remportées par le PSD], les Roumains pourront donner leur opinion », se félicite Dacian Ciolos, crédité d’une bonne troisième place dans les sondages. « Si les partis d’opposition obtiennent plus de voix, une motion de censure tout de suite après contre le gouvernement n’est pas exclue », suppute-t-il.

« Depuis deux ans et demi, on change les lois pour soumettre les magistrats au pouvoir politique et le code pénal pour annuler les infractions des leaders du PSD et de ses alliés », accuse pour sa part Rares Bogdan, ex-animateur de télévision et tête de liste pour l’élection européenne du PNL.

Le chef de file de la gauche cerné par les affaires

Cerné par les affaires, le chef de file de la gauche roumaine, Liviu Dragnea, 56 ans, également président de la Chambre des députés, tente par tous les moyens de se dégager de l’étau judiciaire qui se resserre autour de lui.

Le gouvernement a pris des mesures, créé une section d’enquête sur les magistrats et évincé de la Direction nationale anticorruption la procureure Laura Codruta Kövesi, en lice pour piloter le futur parquet européen malgré l’hostilité du pouvoir. Un mois avant l’échéance du 26 mai, le ministre de la justice, Tudorel Toader, a lui-même été éconduit pour ne pas avoir signé les ordonnances d’urgence d’amnistie réclamées, selon ses détracteurs, par M. Dragnea.

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