la lutte anticorruption en danger de mort

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A parade of Angels passes by the former convent of Concepción during the Procession of Holy Mary of the Solitude on Holy Saturday. Antigua, Sacatepequez, Guatemala. April 19, 2014.

JAMES RODRIGUEZ / MIMUNDO.ORG

Par et

La Commission internationale contre l’impunité a permis, depuis 2006, une baisse considérable de la criminalité. Pourtant, à l’approche de la présidentielle du 16 juin, son existence est menacée : elle a mis en cause des membres de l’élite économique et jusqu’au chef de l’Etat.

Quand le président guatémaltèque, Jimmy Morales, rencontre pour la première fois son homologue américain, Donald Trump, à Washington, le 8 février 2018, il est tendu. Une équipe d’enquêteurs anticorruption lui met la pression, se plaint-il. « Ne t’en fais pas, je subis la même chose à la maison », lui aurait répondu, selon un témoin, le locataire de la Maison Blanche, en référence à l’enquête du procureur Robert Mueller.

Pour comprendre cette soudaine proximité entre Trump et Morales, il faut remonter le temps et dérouler une histoire complexe où s’entremêlent de puissants et anciens intérêts économico-militaires, les ondes de choc d’une guerre civile, l’influence des églises évangéliques, ou encore la rivalité entre les Etats-Unis et la Russie…

A la fin des années 1990, après trente-six années qui ont fait plus de 200 000 morts, la guerre civile prend fin au Guatemala, laissant un territoire exsangue, gangrené par la criminalité. Pour lutter contre ce fléau, le pays va se doter d’une institution unique en son genre : la Commission internationale contre l’impunité au Guatemala (Cicig), dont l’efficacité va hisser ce petit Etat d’Amérique centrale, l’un des plus corrompus de la planète, au rang de modèle pour l’ensemble de la région.

« La Cicig a permis d’éviter environ 4 500 homicides entre 2007 et 2017, avec des effets stabilisateurs sur le pays et la région tout entière »

Créée en décembre 2006 en concertation avec les Nations unies et ratifiée début 2007 par le Congrès guatémaltèque, la Cicig va réussir à démanteler 60 structures criminelles, et participer à la mise en examen de 680 personnes, dont 310 seront condamnées. Son action entraîne aussi une baisse considérable des homicides – de l’ordre de 5 % par an, quand les voisins du Guatemala connaissent une hausse annuelle de 1 %, selon une étude publiée en octobre 2018 par l’International Crisis Group (ICG). « Au total, la Cicig a permis d’éviter environ 4 500 homicides entre 2007 et 2017, avec des effets stabilisateurs sur le pays et la région tout entière », souligne Renard Sexton, chercheur à l’université de Princeton, qui a participé à cette étude.

Pourtant, à trois semaines de l’élection présidentielle du 16 juin, la Cicig est menacée. Et les membres de l’élite politique et économique du pays qui se sont retrouvés en prison à la suite de ses enquêtes observent avec délectation sa lente mise à mort. D’autant que la seule candidate qui aurait pu la sauver vient d’être écartée de la course électorale…

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