Les tabous de l’Allemagne à l’épreuve

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Europe : la démocratie en crise 5|6. Après les agressions sexuelles de 650 femmes à Cologne la nuit du 31 décembre 2015 par des hommes originaires du monde arabe, le débat s’est déplacé de l’accueil des réfugiés à la compatibilité entre l’islam et la culture allemande. Pour la première fois depuis 1945, l’extrême droite entre au Bundestag avec le succès de l’AfD aux élections de 2017.

Jusqu’ici, tout se passait bien. Le conférencier conférençait, la modératrice modérait, le public écoutait. Jusqu’à ce que trois policiers, deux hommes et une femme, se dirigent droit vers les deux jeunes Africains, les seuls Noirs de l’assistance. Emmenés à l’écart, les deux lascars à casquette ont dû se prêter, jambes écartées, à une longue fouille au corps. Même l’intérieur des casquettes, mêmes les chaussures. Rien. Puis à un examen attentif de leurs papiers. Rien non plus. Les deux jeunes Guinéens repartent en maugréant.

Pendant l’incident, le débat public, organisé par les Verts allemands, le 16 mai, sur la place Ebert, au centre de Cologne, a continué dans une ambiance gênée et un peu fébrile. Mais personne n’a tourné la tête pour s’enquérir du sort des jeunes hommes, personne n’a protesté contre ce contrôle au faciès. Le malaise n’en était que plus grand sur cette place connue à Cologne pour être aussi un lieu où la drogue circule et où les contrôles sont fréquents. Comment concilier l’engagement pour une conception généreuse du droit d’asile et de l’accueil des migrants d’un côté et l’indifférence affichée envers les deux jeunes Africains de l’autre ?

Cette apparente « schizophrénie » est une des séquelles laissées par la fameuse nuit du 31 décembre 2015 à Cologne, qui a fait basculer l’Allemagne de l’euphorie vers la suspicion, voire l’hostilité, envers les réfugiés. Durant cette nuit du Nouvel An, plusieurs centaines d’agressions sexuelles, de violences et de vols ont été commis, essentiellement par des hommes originaires du Maghreb et du Moyen-Orient. En bref, Cologne a marqué la fin du « Wir schaffen das » (« On y arrivera ») d’Angela Merkel et le réveil des démons identitaires dans l’un des derniers pays de l’Union européenne qui avait réussi à les tenir à distance.

« Elle était très seule »

En fait, les choses ne sont pas si simples. En Allemagne, le tableau se peint plus souvent en nuances de gris qu’en noir et blanc. Pour comprendre, il faut revenir à l’année 2015, qui est censée avoir changé le visage de l’Allemagne. Alors que la question migratoire ne cesse de monter dans toute l’Europe en raison de la hausse continue des arrivées, elle passe soudainement au second plan en juillet, avec la crise grecque et la menace d’une sortie d’Athènes de l’euro. En août, elle éclate au grand jour lorsque la Hongrie, au cœur de la route des Balkans, décide de fermer la gare de Budapest. Des colonnes de réfugiés se forment et partent à pied vers l’Autriche, dans l’espoir de rejoindre l’Allemagne et la Suède, vues comme plus accueillantes.

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