« L’alliance à contrecœur de Matteo Salvini avec Marine Le Pen »

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Le 18 mai, à Milan, le ministre de l’intérieur italien a réuni en meeting les chefs de plusieurs partis populistes, telle Marine Le Pen. Ce rapprochement avec les nationalistes européens pourrait cependant être de courte durée, estime  le spécialiste du populisme et des droites radicales Gilles Ivaldi.

Publié aujourd’hui à 06h30, mis à jour à 08h50 Temps de Lecture 4 min.

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De gauche à droite, le Néerlandais Geert Wilders, dirigeant du Parti pour la liberté, Matteo Salvini, le ministre italien de l’intérieur, l’Allemand Jörg Meuthen, porte-parole d’Alternative pour l’Allemagne, et Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national, le 18 mai 2019, à Milan.
De gauche à droite, le Néerlandais Geert Wilders, dirigeant du Parti pour la liberté, Matteo Salvini, le ministre italien de l’intérieur, l’Allemand Jörg Meuthen, porte-parole d’Alternative pour l’Allemagne, et Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national, le 18 mai 2019, à Milan. Luca Bruno/AP

Tribune. La réunion, le 18 mai à Milan, des partis nationalistes populistes autour de Matteo Salvini a été célébrée comme l’acte fondateur d’une force nationaliste européenne sous l’égide du groupe Europe des nations et des libertés (ENL). La grand-messe milanaise masque cependant un relatif échec du bouillonnant ministre de l’intérieur italien.

Car les objectifs stratégiques de Matteo Salvini dépassent l’alliance avec Marine Le Pen. Le leader de la Ligue italienne ambitionne en réalité d’occuper un autre espace politique, à l’intersection de la droite conservatrice du Parti populaire européen (PPE) et de la galaxie des formations nationalistes populistes, dont le Rassemblement national (RN) français constitue le barycentre.

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Avant de revenir récemment vers la présidente du RN, Matteo Salvini s’est d’abord tourné vers les Polonais de Droit et justice (PiS) ou le premier ministre hongrois, Viktor Orban. Le rapprochement avec M. Orban s’est opéré dès l’été 2018 avec le lancement d’un manifeste commun de lutte contre l’immigration illégale. En janvier 2019, Salvini rencontrait les responsables du PiS à Varsovie pour tenter de poser les bases d’une future alliance européenne.

Minorité de blocage et force de nuisance

Signe d’une volonté de rompre éventuellement les amarres avec l’ENL, Matteo Salvini avait lancé début avril sa propre alliance européenne, L’Europe du bon sens, réunissant des partis nationalistes eurosceptiques modérés, membres du groupe plus mainstream des Conservateurs et réformistes européens (CRE). A l’époque, Marine Le Pen n’avait pas été conviée.

Le centre de gravité de l’ENL demeure de fait très à droite sur l’échiquier politique européen. La coalition des nationaux-populistes autour de Marine Le Pen réunit essentiellement des petites formations radicales, à l’image des Flamands du Vlaams Belang, des Bulgares de Volya ou du SPD du sulfureux Tomio Okamura en République tchèque.

Dans sa configuration actuelle, l’ENL représenterait donc pour l’essentiel une force de confrontation au sein du futur Parlement européen, isolée politiquement. Une minorité de blocage et une force de nuisance comparable au rôle que joue le RN en France depuis le milieu des années 1980.

Créer les conditions d’une coopération avec le PPE

Pour Matteo Salvini, au contraire, tout l’enjeu est de sortir de cette zone de relégation et créer les conditions d’une coopération avec les conservateurs du PPE, sur le modèle des coalitions « bleus-noirs » entre conservateurs et nationalistes, telles qu’elles existent en Autriche depuis le début des années 2000. Sur le modèle, également, de la coalition italienne de centre-droit formée avec Silvio Berlusconi, qui a largement contribué à l’entrée de La Ligue au gouvernement en mars 2018.

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