La précarité, en toile de fond de la campagne des européennes

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En dépit de la chute du chômage, au plus bas depuis 2000 dans l’UE, un nombre croissant d’Européens rencontrent des difficultés sur le marché du travail et dans le logement.

Par Publié aujourd’hui à 17h23

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Contre la hausse des prix de l’immobilier, des banderoles demandent de « justes loyers pour tous », dans la Karl-Marx Allee, à Berlin, le 6 avril.
Contre la hausse des prix de l’immobilier, des banderoles demandent de « justes loyers pour tous », dans la Karl-Marx Allee, à Berlin, le 6 avril. ODD ANDERSEN / AFP

C’est l’un des grands paradoxes de la campagne qui s’achève. La crise des « gilets jaunes », et la consultation lancée dans la foulée, ont remis la question sociale au cœur du débat public français, retardant les échanges sur le scrutin européen du 26 mai. Les programmes des 34 listes, souvent succincts, ont été présentés très tard. Un consensus flou s’y dégage sur l’urgence de bâtir une Europe qui « protège plus ». Les partis de gauche s’entendent sur la nécessité d’instaurer un « smic européen », comme proposé par Emmanuel Macron. Mais au-delà, les lignes de fracture réapparaissent. Surtout, les débats restent, pour l’essentiel, dominés par l’affrontement entre le Rassemblement national et La République en marche, désireux de rejouer le match de la présidentielle de 2017.

La France n’est pas la seule dans ce cas : partout dans l’Union européenne, la campagne est dominée par les enjeux politiques nationaux. Selon l’Eurobaromètre de mars, les Européens estiment pourtant que la croissance (50 %) et la lutte contre le chômage des jeunes (47 %) auraient dû être discutées en priorité lors des débats, devant l’immigration (44 %). De même, ils jugent la protection sociale des Européens (35 %) plus importante que celle des frontières extérieures (24 %).

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Et pour cause. Dans les vingt-huit pays membres, l’anxiété des classes moyennes croît face au risque de déclassement et à la précarisation. Brexit, vote populiste, « gilets jaunes » : selon les Etats, ce ras-le-bol s’est manifesté sous différentes formes ces derniers mois. Il impose un constat : derrière les chiffres encourageants du taux de chômage européen (6,4 %), au plus bas depuis 2000, selon Eurostat, d’importantes mutations sont à l’œuvre sur les marchés du travail. Et elles ont commencé bien avant la crise. « En Europe, comme dans les pays industrialisés, la précarité se développe aux marges et la qualité de certains emplois se dégrade », explique Stefano Scarpetta, de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

« Concurrence fiscale »

Ainsi, dans l’UE, 11,2 % des 20-64 ans occupaient un contrat à durée déterminée (CDD) en 2018, contre 9,5 % en 2003, selon Eurostat. Les moins de 25 ans sont en première ligne : pour eux, la part des CDD a bondi de 34 à 41 % sur la période, et elle atteint aujourd’hui des sommets en Espagne (67 %), au Portugal (61 %) et en Italie (57 %). Dans les pays du Sud, les réformes des marchés du travail pendant la récession ont augmenté la flexibilité des emplois. Sous l’effet conjugué de la mondialisation et du progrès technologique, le fossé se creuse partout entre les très qualifiés et les peu diplômés, plus exposés aux temps partiels et contrats courts.

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