En Espagne, le procès des indépendantistes catalans s’ouvre dans un climat de crispation

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Une douzaine de dirigeants devront répondre devant le Tribunal suprême de Madrid de « sédition » et de « rébellion ».

Par Sandrine Morel Publié aujourd’hui à 11h44, mis à jour à 11h46

Temps de Lecture 4 min.

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La maire de Barcelone, Ada Colau (à gauche), et des maires indépendantistes catalans, lors d’une manifestation à Barcelone, le 10 février. A côté d’eux, le slogan « Liberté, justice et démocratie ».
La maire de Barcelone, Ada Colau (à gauche), et des maires indépendantistes catalans, lors d’une manifestation à Barcelone, le 10 février. A côté d’eux, le slogan « Liberté, justice et démocratie ». JOSEP LAGO / AFP

C’est sans doute « le procès le plus important » qu’affronte l’Espagne depuis la transition démocratique, selon les mots du président du Tribunal suprême, Carlos Lesmes, à un groupe de journalistes internationaux. A partir du mardi 12 février, une douzaine de dirigeants indépendantistes catalans devront répondre devant cette instance madrilène de l’accusation d’avoir mené, en octobre 2017, une tentative de sécession contrevenant à l’ordre constitutionnel espagnol.

Ce procès met à l’épreuve le royaume dans son ensemble. Le consensus qui avait permis l’approbation de la Constitution par 87,8 % des Espagnols (et plus de 90 % des Catalans) en 1978, trois ans après la mort du dictateur Francisco Franco, a en effet été mis à bas en Catalogne. Pis, les indépendantistes catalans dénoncent un « procès politique » qui démontrerait que, pour préserver son intégrité territoriale, l’Espagne est capable de restreindre des « droits fondamentaux ».

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Le président du gouvernement espagnol, le socialiste Pedro Sanchez, se serait bien passé de ce procès qui ravive un climat de crispation politique et débute alors même que le premier ministre essaie de négocier son projet de budget 2019 avec les partis indépendantistes catalans. Ces derniers ont annoncé leur intention de bloquer la loi de finances au Parlement, mercredi, si M. Sanchez ne fait pas des « gestes » en faveur des dirigeants placés en prison préventive et ne reconnaît pas le droit à l’autodétermination de la Catalogne. Le Parti populaire (PP, droite) et la formation libérale Ciudadanos l’ont accusé de « trahir » l’Espagne en négociant avec des « putschistes ». Ils exigent des élections anticipées, lors desquelles ils espèrent chacun se poser comme le meilleur garant de l’unité de l’Espagne.

Procès retransmis en direct

Dans ce climat de surenchères politiques, ce sont les événements d’octobre 2017 qui doivent remonter à la surface à l’occasion de ce procès. Dans un souci de transparence, les audiences seront retransmises en intégralité et en direct sur Internet et les télévisions publiques espagnole et catalane.

Douze dirigeants indépendantistes font face aux accusations provisoires de rébellion, sédition, malversation de fonds publics et désobéissance émises par les trois accusations – celle du parquet, celle portée par l’avocat d’Etat et celle de « l’accusation populaire », exercée en l’état par le parti d’extrême droite Vox. Cette disposition du droit espagnol permet à tout citoyen ou entité juridique de porter plainte dans des affaires d’intérêt public. La formation politique entend profiter de l’occasion pour faire du procès une tribune politique et un tremplin pour les élections locales et européennes de mai.

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