« Macron et Le Pen ne cessent de vouloir monopoliser à leur profit la dynamique politique »

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Dans sa chronique, Françoise Fressoz, éditorialiste au « Monde », analyse les ressorts des élections européennes du 26 mai.

Publié aujourd’hui à 11h23 Temps de Lecture 4 min.

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Chronique. Nous y voilà. Le match retour de la présidentielle se joue dimanche 26 mai. C’est du moins l’impression que donne cette fin de campagne. Malgré un nombre record de trente-quatre listes déposées, seuls deux acteurs occupent le devant de la scène : Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Un comble car ils ne sont même pas candidats ! Et pourtant leur jeu a puissamment contribué à prolonger leur face-à-face d’il y a deux ans.

La première a voulu transformer l’élection européenne en un référendum contre celui qui l’avait non seulement battue mais humiliée, le 6 mai 2017. Elle l’a fait avec d’autant plus d’allant que le scrutin proportionnel à un tour sert souvent de défouloir. Or, le pays vient de vivre un puissant mouvement de contestation sociale. La présidente du Rassemblement national (RN) espère en tirer un bénéfice électoral suffisamment lisible pour afficher sa revanche.

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Le second a mis tout son poids dans la bataille en refusant le rôle d’observateur impartial qu’aurait pu lui conférer une interprétation minimaliste de la Constitution. Emmanuel Macron est comptable de A à Z de la campagne menée par la République en marche (LRM) et son allié le MoDem. Le 4 mars, il a rédigé une adresse aux citoyens européens intitulée « Pour une Renaissance européenne », qui a inspiré l’essentiel du projet de campagne de ses fidèles. Le 10 mai, il a lancé l’assaut contre le Rassemblement national, expressément désigné comme l’adversaire. Sept jours plus tard, il a étrillé le bilan des lepénistes au Parlement européen, et cette semaine il appelle à la mobilisation.

En finir avec la cogestion

Depuis qu’ils sont parvenus, en 2017, à tournebouler le paysage politique français, les deux acteurs ne cessent de vouloir monopoliser à leur profit la dynamique politique. Cette fois, ils promettent de transposer sur la scène européenne le clivage qui a installé leur duel sur la scène hexagonale : progressistes contre nationalistes. Le parallélisme de leur combat est troublant : au Parlement européen, l’un et l’autre sont devenus les hérauts du chamboule-tout ; l’un et l’autre se battent pour la troisième place avec l’intention proclamée d’en finir avec la cogestion de la droite européenne (PPE) et des sociaux-démocrates (S&D).

Très isolée ces dernières années, Marine Le Pen s’est affichée, samedi 18 mai, à Milan au côté de l’italien Matteo Salvini pour tenter de crédibiliser l’émergence d’une minorité de blocage, fruit d’une possible alliance entre plusieurs partis populistes ou d’extrême droite naguère concurrents. Emmanuel Macron tente, lui, de transformer l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ALDE), le parti libéral et centriste, en une troisième force sans laquelle rien ne pourra se faire. Il va pour cela très loin, se dit prêt à assumer « une confrontation féconde » avec la chancelière allemande qui, elle, soutient le PPE.

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