rosaire en main, Matteo Salvini tente de séduire les catholiques traditionnels

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A une semaine des européennes, le chef de la Ligue (extrême droite) s’est lancé à Milan dans un éloge inattendu d’une Europe façonnée par l’Eglise.

Par Publié aujourd’hui à 11h15

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Matteo Salvini, rosaire en main, à Milan, le 18 mai.
Matteo Salvini, rosaire en main, à Milan, le 18 mai. MIGUEL MEDINA / AFP

Qu’ont pensé les grands anciens ? Les fondateurs de la Ligue du Nord, ceux qui jadis participaient, en rangs serrés, derrière leur chef de file, Umberto Bossi, à des rites païens sur les bords du Po ? Partis de leur propre chef, exclus du parti ou marginalisés par Matteo Salvini, on ne les a guère entendus protester, samedi après-midi, habitués qu’ils sont à voir « leur » Ligue se transformer en l’exact contraire de tout ce en quoi ils ont cru.

A une semaine des élections européennes, sur la tribune dressée sur le parvis de la cathédrale de Milan, devant des dizaines de milliers de personnes réunies malgré la pluie battante – et un parterre de chefs de « partis-frères » venus de tout le continent –, le chef politique de la Ligue s’est lancé dans un éloge inattendu d’une Europe façonnée par l’Eglise.

Dans ce texte soigneusement préparé – détail inhabituel –, plutôt que de faire référence à Robert Schuman, Altiero Spinelli ou Alcide de Gasperi, l’orateur a énuméré les six « saints patrons » de l’Europe, selon l’Eglise catholique : Benoît de Nursie, Brigitte de Suède, Catherine de Sienne, Cyrille et Méthode, et enfin Thérèse-Bénédicte de la Croix (née Edith Stein, morte à Auschwitz en 1942). Avant de vouer l’Italie, et sa victoire électorale prochaine, « au Cœur immaculé de la Vierge », le tout en agitant un rosaire avec des gestes de bateleur.

« Dieu, au contraire, est pour tous »

Le clin d’œil n’aura échappé à personne : en 2018, une semaine avant les élections législatives, au même endroit, M. Salvini avait brandi un missel. Une semaine après cette scène qui avait marqué les esprits, il distançait Silvio Berlusconi, devenant le champion incontesté de la droite italienne.

A la veille d’une échéance électorale décisive, le chef de la Ligue a décidé de forcer encore un peu plus le trait. Au-delà de l’anecdote, ces démonstrations de piété témoignent de la profondeur de l’entreprise de séduction des milieux catholiques traditionnels menée depuis des années par la Ligue, avec l’appui de la frange la plus conservatrice du clergé. L’acteur central de ce travail est le ministre de la famille, Lorenzo Fontana, un proche parmi les proches de Matteo Salvini, qui par le passé n’a pas hésité à définir l’Europe comme l’héritière d’une tradition historique remontant à la bataille de Lépante (autrement dit, née dans l’affrontement contre les Ottomans, donc contre les musulmans).

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Même s’il ne fait pas mystère de ses réserves envers la personne du pape François, jugé pas assez italien et trop pro-migrants, le chef politique de la Ligue fait tout pour éviter l’affrontement direct avec le Vatican. Mais cette fois, son envolée lyrique sur le parvis de la cathédrale a été très mal ressentie. Le cardinal Parolin, secrétaire d’Etat du Vatican, et à ce titre bras droit du pontife, a pris la parole en personne : « Invoquer Dieu pour soi-même est toujours très dangereux », a-t-il prévenu, avant de souligner que « la politique partisane divise. Dieu au contraire est pour tous ».

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