La Hongrie érige un Etat forteresse

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Europe : la démocratie en crise 2|6. Premier ministre hongrois depuis 2010, Viktor Orban a muselé les contre-pouvoirs et érigé un modèle politique alternatif, qui reste difficilement exportable ailleurs dans l’Union.

Du haut de sa colline boisée, la charmante forteresse de Visegrad domine un petit village tranquille, lové le long de la courbe du Danube. Les passagers des bateaux de croisière, qui descendent le fleuve depuis Passau, en Bavière, découvrent un village hongrois idyllique. La mairie, pimpante, a été refaite grâce aux fonds européens. Tout n’est que calme, ordre et propreté…

Recommençons depuis le début. Du haut de sa colline escarpée, la sinistre forteresse de Visegrad domine le Danube comme une vigie. Bâtie après l’invasion tatare, elle veille sur la petite et pieuse Hongrie, prête à repousser les envahisseurs : bureaucrates de Bruxelles remplis de morgue, hordes de migrants musulmans, intellectuels et médias bien-pensants d’Europe de l’Ouest…

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Au pays des réalités alternatives qu’est devenue la Hongrie du premier ministre Viktor Orban, la vérité n’existe plus, tout est à double tranchant. Paradis pour ses partisans, enfer pour ses opposants, la Hongrie est devenue une cause qui la dépasse. Et Visegrad, un nom lourd à porter. A 30 km au nord de Budapest, la ville est la « capitale » du V4, l’organisation qui regroupe quatre pays d’Europe centrale (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie), tous membres de l’Union européenne (UE). Mais à la faveur de l’arrivée au pouvoir de gouvernements conservateurs et autoritaires en Hongrie depuis 2010 et en Pologne depuis 2015, le V4 est perçu comme une entité politique.

Une démocratie « différente »

Visegrad est devenue synonyme d’une démocratie « différente » : moins libérale, plus autoritaire, moins ouverte à l’immigration et au multiculturalisme, plus conservatrice et chrétienne. Un modèle hybride, dont la Hongrie est le meilleur exemple, où la démocratie se limite au vote mais sans l’environnement de pluralisme et de contre-pouvoirs qui est la marque de fabrique de l’Europe. Comme le dit le militant opposant Peter Kreko, « nous avons quitté les rivages de la démocratie, sans avoir encore atteint ceux de la dictature. Les institutions sont tellement sous contrôle qu’il en devient difficile de gagner les élections. » Médias muselés, opposition inaudible, ONG intimidées, justice sous contrôle, Parlement aux ordres et valeurs traditionnelles instrumentalisées : Budapest ou Varsovie, la recette est la même. Certains la voient se profiler dans l’Italie de Matteo Salvini, qui pourra toujours demander à rejoindre le V4 au titre des ruines romaines de Visegrad…

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