« Pour l’Iran, une guerre avec les Etats-Unis n’est guère envisageable »

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Si Téhéran déclenchait les hostilités contre les Etats-Unis, cette décision menacerait la survie  du gouvernement de la République islamique, tant  le mécontentement populaire grandit dans le pays, estime, dans une tribune au « Monde », le chercheur Clément Therme.

Publié aujourd’hui à 06h00 Temps de Lecture 5 min.

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Des manifestants iraniens s’élèvent contre les nouvelles sanctions américaines, à Téhéran, le 10 mai.
Des manifestants iraniens s’élèvent contre les nouvelles sanctions américaines, à Téhéran, le 10 mai. STR / AFP

Tribune. Alors que les tensions s’accentuent dans le golfe Persique, les gouvernements américain et iranien ont intérêt au maintien d’une paix froide. En effet, l’un des principaux facteurs favorables au maintien du statu quo est la forte opposition des opinions publiques des deux pays à une guerre. Aux Etats-Unis, il y a une fatigue de la guerre après les interventions en Afghanistan (2001) et en Irak (2003) qui sont des échecs sur le plan de la reconstruction des pays et des objectifs affichés pour justifier l’intervention militaire. En Iran, le souvenir de la guerre Iran-Irak (1980-1988) est toujours très présent dans la mémoire collective, et l’une des principales forces du régime de la République islamique est d’assurer une certaine stabilité à la population en comparaison avec les Etats faibles irakien et afghan. En d’autres termes, déclencher une guerre signifierait pour le gouvernement iranien menacer sa propre survie en raison du mécontentement populaire lié à la crise économique et à l’absence de progrès significatifs pour les droits des femmes et la liberté d’expression dans le pays sous un gouvernement officiellement modéré.

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La question de la « modération » de la politique étrangère iranienne est d’ailleurs controversée. Il s’agit d’un équilibre entre la poursuite de l’objectif de la survie de la République islamique et le maintien des préférences idéologiques héritées du corpus légué par l’ayatollah Khomeyni. Cette retenue de Téhéran (en dépit de la présence d’otages binationaux dans les prisons iraniennes et de la répression en interne) s’explique d’abord par la nécessité pour les dirigeants de respecter le rythme des institutions de la République islamique tout en préparant l’opinion publique à une réaction. D’un côté, le Guide confirme son rôle d’arbitre en maintenant le président Hassan Rohani et le ministre des affaires étrangères Mohammad Javad Zarif jusqu’au terme du second mandat. De l’autre, la République islamique redouble d’efforts pour diffuser l’idéologie anti-américaine propre à l’islamisme khomeyniste actualisée à l’aune des errements de l’administration Trump. Enfin, à l’intérieur du pays, la peur d’une confrontation militaire et/ou d’un effondrement économique constitue un frein à plus de radicalité opérationnelle de la part des élites politiques de la République islamique qui restent pour le moment dans la surenchère rhétorique.

Statu quo

L’Iran a jusqu’à présent préféré la poursuite du statu quo, car ni une escalade régionale ni un dialogue avec une administration Trump qui semble poursuivre un objectif de changement du régime politique de la République islamique ne sont apparus comme des alternatives crédibles pour l’Iran. Pour autant, si les dirigeants iraniens estiment que la survie du régime est menacée par la politique iranienne de Wahington, ce calcul pourrait évoluer et conduire à une nucléarisation accélérée de l’Iran et à une politique régionale plus interventionniste.

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