A la télé britannique, des reality shows qui tuent

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Plusieurs décès de participants, humiliés lors d’émissions de télé-réalité agressives, remettent en cause ces shows populaires suivis par des millions de personnes.

Par Publié le 21 mai 2019 à 01h27

Temps de Lecture 5 min.

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Steve Dymond a été retrouvé mort à son domicile quelques jours après sa participation au « Jeremy Kyle Show », une émission de la chaîne privée ITV.
Steve Dymond a été retrouvé mort à son domicile quelques jours après sa participation au « Jeremy Kyle Show », une émission de la chaîne privée ITV. PAUL ELLIS / AFP

LETTRE DE LONDRES

C’est le mort de trop pour l’un des plus populaires reality shows britanniques. Le corps de Steve Dymond, 63 ans, a été retrouvé, jeudi 9 mai, à son domicile de Portsmouth, quelques jours après qu’il eut participé au « Jeremy Kyle Show », une émission de la chaîne privée ITV qui met en scène des confrontations au sein d’un couple ou d’une famille sous prétexte de régler leurs problèmes relationnels. Au cours de l’épisode enregistré le 2 mai, ce conducteur de pelleteuse avait échoué à une épreuve de détecteur de mensonges. Il avait décidé de participer au show pour prouver sa fidélité à sa compagne qui l’accusait de la tromper.

Diagnostiqué dépressif en février, il avait obtenu d’un médecin un certificat le déclarant apte à participer à l’émission. Pressé par l’animateur et par le public, il avait avoué sur le plateau en présence de son amie qu’il ne pouvait pas s’empêcher de mentir. L’animateur avait monté la salle contre lui. Sa compagne l’avait quitté peu après. D’après ses proches, il était revenu en larmes de l’épreuve et avait parlé d’en finir. L’émission devait être diffusée quatre jours après la découverte de son cadavre.

Mouvement d’indignation

Après un moment de flottement, devant les réactions consternées, ITV a annoncé, mercredi 15 mai, le retrait définitif de l’antenne de ce show installé depuis 2014, qui a compté plus de 3 000 diffusions et réunit régulièrement 1,3 million de téléspectateurs. Mais cette décision n’a pas suffi à mettre fin au mouvement d’indignation qui secoue le petit monde de l’audiovisuel et la société britannique tout entière, familière depuis une vingtaine d’années de ce genre de spectacle. Même les tabloïds, habitués à relayer complaisamment les histoires scabreuses de l’émission, ont rivalisé pour la condamner. Le scoop du Sun a consisté en une interview vidéo déchirante de la compagne de la victime au bord de la crise de nerfs. Le scandale est d’autant plus retentissant que le décès de Steve Dymond intervient après le suicide de deux participants à « Love Island », un autre reality show d’ITV. Vingt-quatre heures après la révélation du drame, les actions du premier opérateur de télévision privée britannique ont perdu 6 % de leur valeur.

« Mon frère a-t-il couché avec mon ex ? », « Tu as engrossé ma cousine derrière mon dos mais je vais te prouver que tu es le père de mes enfants », « Si je rate l’épreuve du détecteur de mensonges je passerai Noël seul ». Les thèmes du « Jeremy Kyle show » tournent autour des affaires de couple, de paternité et plus généralement des querelles familiales. Mais certains invités sont plutôt dignes d’attractions de foire. En 2015, un certain Ted Richards, amateur compulsif de transformations corporelles y est apparu le visage fardé de plumes de couleurs et les oreilles coupées parce qu’il avait décidé de ressembler à son perroquet ; sa compagne, elle, s’était fait couper la langue pour ressembler à un serpent.

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