Justine Lacroix, penseuse étoile

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La politiste belge, qui dirige aujourd’hui le Centre de théorie politique de l’Université libre de Bruxelles (ULB), a mis la question de l’identité politique européenne au cœur de son travail de recherche.

Par Anne Dujin Publié aujourd’hui à 05h00, mis à jour à 05h01

Temps de Lecture 5 min.

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Justine Lacroix.
Justine Lacroix. YANN LEGENDRE

La politiste Justine Lacroix, qui vient de rentrer à l’Académie royale de Belgique, reconnaît volontiers qu’elle a eu un parcours atypique : plutôt que de passer à l’action dans un domaine qu’elle connaissait sur le plan théorique, elle a fait l’inverse.

A l’été 1992, la jeune étudiante belge de Sciences Po Paris effectue un stage au bureau de la Commission européenne. En pleine ratification du traité de Maastricht, elle découvre les tensions qui traversent – déjà – les pays européens. En 1994, son diplôme de Sciences Po en poche, elle entre au cabinet de Jacques Delors, le président de la Commission européenne. Elle travaillera cinq ans à ses côtés, avant de prendre le tournant de la recherche.

« Je sentais que j’avais besoin d’autre chose, car j’éprouvais une frustration sur le plan de la réflexion théorique. Je lisais beaucoup par ailleurs, mais cela ne compensait pas, si bien que j’ai décidé de faire un DEA de philosophie politique en continuant de travailler à mi-temps. » Elle rejoint alors l’équipe du philosophe Jean-Marc Ferry à l’Université libre de Bruxelles (ULB), et soutient une thèse de doctorat en science politique en 2002.

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L’Europe, et plus particulièrement l’identité politique européenne, sont au cœur de son travail. « La question fondamentale qui m’intéressait était : quels sont les principes qui permettent de fonder une communauté politique ? »

Elle se plonge alors dans le débat entre « libéraux » et « communautariens », qui se structure aux Etats-Unis dans les années 1980 et 1990. Alors que la philosophie politique libérale, revivifiée par la publication de la Théorie de la justice, de John Rawls, en 1971 (traduit au Seuil en 1987), pose comme principes centraux le caractère inaliénable des droits individuels, l’autodétermination des individus et la primauté du « juste » sur le « bien » dans les institutions politiques, les « communautariens », autour de penseurs comme Charles Taylor ou Michael Walzer, critiquent le caractère formel de cette théorie : ils affirment qu’un sentiment d’appartenance et une certaine conception du « bien » partagée par tous restent nécessaires à l’existence d’une communauté politique.

Ce débat, mal connu en France, éclaire très utilement la construction européenne et ses difficultés. A partir de ces écrits, Justine Lacroix s’interroge sur les modèles théoriques capables de saisir la spécificité de l’espace politique européen.

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