Pour les élections européennes, une offre émiettée, des lignes de clivage brouillées

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Par Solenn de Royer

Dans l’Hexagone, trente-quatre listes sont en lice pour le scrutin du 26 mai, qui doit désigner les 79 eurodéputés français.

C’est une drôle de campagne qui s’achève. Dimanche 26 mai (le samedi 25 pour l’outre-mer et les Français vivant aux Etats-Unis), les électeurs français se rendront aux urnes pour désigner les 79 eurodéputés (sur 751) qui les représenteront à Strasbourg.

Mais si, avec trente-quatre listes, l’offre n’a jamais été aussi riche (et émiettée), le désintérêt pour le scrutin semble ne jamais avoir été aussi dense, même si les élections européennes ont rarement suscité l’enthousiasme dans l’Hexagone.

Têtes de listes pour les Européennes lors d’un débat TV, le 4 avril. De gauche à droite : Manon Aubry (LFI), François-Xavier Bellamy (LR), Ian Brossat (PCF), Jean-Christophe Lagarde (UDI), Benoît Hamon (Génération.s), Florian Philippot (Les Patriotes), Nathalie Loiseau (LREM), Jordan Bardella (RN), Nicolas Dupont-Aignan (DLF), Yannick Jadot (EELV), François Asselineau (UPR) et Raphaël Glucksmann (liste commune Place publique-PS).
Têtes de listes pour les Européennes lors d’un débat TV, le 4 avril. De gauche à droite : Manon Aubry (LFI), François-Xavier Bellamy (LR), Ian Brossat (PCF), Jean-Christophe Lagarde (UDI), Benoît Hamon (Génération.s), Florian Philippot (Les Patriotes), Nathalie Loiseau (LREM), Jordan Bardella (RN), Nicolas Dupont-Aignan (DLF), Yannick Jadot (EELV), François Asselineau (UPR) et Raphaël Glucksmann (liste commune Place publique-PS). BERTRAND GUAY / AFP

Le grand débat, lancé par Emmanuel Macron pour répondre à la crise des « gilets jaunes », et l’attente interminable de sa conclusion, ont contribué à occulter en partie le débat européen. Une semaine avant le vote, celui-ci ne s’était pas encore cristallisé sur un thème précis. Portés par des têtes de liste pour la plupart jeunes et novices, les programmes ont en outre été dévoilés très tard, pour certains dans la dernière ligne droite de la campagne.

Par ailleurs, dans le contexte de recomposition politique issu de la présidentielle de 2017, et de perte de repères qui en découle, les lignes d’affrontement apparaissent brouillées, ce qui rend aussi le scrutin moins lisible.

« Aujourd’hui, tout le monde plaide pour une Europe différente, transformée de l’intérieur. Mais, parmi les principaux candidats, personne ne propose plus le saut fédéral et plus personne ne veut sortir de l’UE, analyse Jérôme Fourquet, de l’IFOP. A l’inverse, tout le monde parle d’écologie et souhaite une Europe qui protège, une Europe plus sociale. Les lignes de clivage se sont réduites. On est dans cinquante nuances de gris. »

Un « traité environnemental »

Jadis l’apanage des eurocritiques, le protectionnisme a ainsi été l’un des points de consensus de la campagne. Du Rassemblement national (RN) à La France insoumise (LFI), en passant par Europe Ecologie-Les Verts (EELV) ou La République en marche (LRM), tous veulent un plus grand contrôle du libre-échange pour mieux protéger le marché européen.

L’écologie a également été un thème central, notamment pour LRM, qui propose de mobiliser 1 000 milliards d’euros d’ici à 2024 pour la transition écologique et de créer une banque du climat. Même chez Les Républicains (LR), où l’on veut instaurer une « barrière écologique » à l’importation avec des droits de douane antipollution, la problématique n’est pas absente.

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Les clivages apparaissent plus marqués en matière régalienne mais là encore, la plupart des candidats s’accordent, depuis la crise migratoire de 2015, sur le renforcement des frontières extérieures de l’Union européenne (UE). Sans surprise, le RN va plus loin en prônant le rétablissement des frontières nationales et en promouvant les « valeurs de la civilisation européenne », tandis que LR propose une révision profonde des accords de Schengen. A LRM, on souhaite « sauvegarder » Schengen en créant une « politique européenne de l’asile ».

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