Vale et l’industrie minière au Brésil, dans la tourmente de la tragédie de Brumadinho

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La rupture d’un barrage contenant 12,7 millions de mètres cubes de déchets le 25 janvier a fait 157 morts et 182 disparus. Et rappelé la négligence criminelle des entreprises du secteur.

Par Claire Gatinois Publié aujourd’hui à 06h13

Temps de Lecture 4 min.

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Le barrage de Pontal, exploité par la compagnie Vale, près de la ville d’Itabira dans l’Etat brésilien de Minas Gerais, le 31 janvier.
Le barrage de Pontal, exploité par la compagnie Vale, près de la ville d’Itabira dans l’Etat brésilien de Minas Gerais, le 31 janvier. AVENER PRADO POUR “LE MONDE”

Il était entre trois et quatre heures du matin, ce vendredi 8 février, quand les habitants des quartiers périphériques de Barao de Cocais, petite ville de l’Etat du Minas Gerais au Brésil, ont été réveillés par les sirènes et la voix métallique d’un haut-parleur leur intimant de fuir sans attendre : « Attention, attention, ceci est une réelle situation d’urgence de rupture de barrage. Abandonnez immédiatement vos maisons, suivez le chemin d’évacuation et attendez nos instructions. »

Environ 500 personnes ont dû évacuer les lieux à la hâte, menacés par le barrage de la mine de Gongo Soco, géré par le groupe minier Vale. Une heure plus tôt, à un peu plus d’une centaine de kilomètres de là, les pompiers ont tapé aux portes de quelque deux cents résidents de la municipalité d’Itatiaiuçu menacée, cette fois-ci, par une structure du sidérurgiste ArcelorMittal.

Sous le choc, les habitants relogés dans des gymnases ou chez des proches attendent de savoir de quoi demain sera fait, tremblants à l’idée d’avoir échappé à une tragédie similaire à la catastrophe de Brumadinho : la rupture d’un barrage désactivé de Vale contenant 12,7 millions de mètres cubes de déchets miniers a provoqué un tsunami de boue, le 25 janvier, faisant, à ce jour, 157 morts et 182 disparus.

Un drame humain, social et écologique survenu un peu plus de trois ans après le désastre de Mariana, où un barrage de Samarco, société commune entre Vale et BHP Billiton, retenant quatre fois plus de déchets, avait dévasté sur 650 kilomètres le fleuve Rio Doce faisant dix-neuf morts et des dommages environnementaux inestimables.

Dommages environnementaux inestimables

« Tout ceci est lamentable », enrage Joceli Andreoli, coordinateur du mouvement national des victimes de barrages (MAB), dénonçant le « cynisme » de groupes miniers cupides et irresponsables. « Jusqu’ici rien ne se passait et voilà désormais qu’ils font les comptes et réalisent que des morts leur coûtent cher alors ils sèment la panique et évacuent tout le monde ! », s’étrangle-t-il.

Qualifiée d’entreprise « criminelle et récidiviste » par M. Andreoli, Vale comme l’ensemble de l’industrie minière au Brésil est dans la tourmente. Après avoir dévissé en Bourse en perdant des milliards de dollars de capitalisation boursière, la justice a réclamé le gel de 11 milliards de reais (2,6 milliards d’euros) en prévision des dédommagements aux victimes. Contrit, le groupe s’est engagé à démanteler et désactiver tous les barrages construits sur le modèle de ceux de Brumadinho et de Mariana – ceux régis par un système de retenues dit « en amont » peu coûteux mais notoirement dangereux.

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