« Il faut répondre à l’insécurité économique des citoyens européens »

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Dans une tribune au « Monde », les économistes Lucrezia Reichlin et Jeromin Zettelmeyer appellent à compléter les mécanismes de stabilité et d’union bancaire par de nouveaux outils financiers et budgétaires, tels qu’un « actif sûr » en euro et une réassurance-chômage européenne.

Publié aujourd’hui à 14h30 Temps de Lecture 4 min.

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Tribune. Le prochain Parlement européen devra se concentrer sur des propositions constructives pour que l’Union européenne (UE) et l’euro tiennent leurs promesses initiales de stabilité et de prospérité en Europe. Nous avons certes achevé la première étape de l’union bancaire en établissant un superviseur unique ainsi que des règles et des fonds communs pour la résolution des défaillances bancaires. Nous disposons d’un mécanisme de stabilité européen qui pourrait intervenir dans les crises souveraines en fournissant des prêts aux pays en difficulté. Mais la réforme est incomplète.

« Les problèmes identifiés lors de la dernière crise réapparaîtront dans une crise future. Les griefs-clés restent sans réponse »

Nombre des problèmes identifiés lors de la dernière crise réapparaîtront dans une crise future. Les griefs-clés restent sans réponse. Les pays qui ont subi le plus lourdement la crise ont le sentiment que l’austérité leur a été imposée, que la zone euro n’offre toujours pas de filet de sécurité et qu’elle pénalise leurs banques et leurs entreprises, pour lesquelles l’accès au crédit est relativement coûteux. Les pays créanciers, de leur côté, ont le sentiment de vivre dans un système qui ne fait pas respecter les règles et les expose à des passifs budgétaires potentiels et opaques.

De nouveaux problèmes apparaissent également. L’économie de la zone euro est confrontée à un nouveau ralentissement. Le mécanisme de résolution commun est trop faible pour résoudre des problèmes de liquidité, et reste soumis aux veto nationaux. Le principe même selon lequel une zone monétaire commune nécessite une composante budgétaire continue d’être rejeté par certains membres de la zone. Un consensus pourrait certes émerger en faveur d’un petit budget de soutien à certains Etats dans les domaines de l’innovation et de la compétitivité, mais il ne remplirait alors aucune fonction de stabilisation macroéconomique et ne pourrait soutenir les politiques budgétaires nationales en cas de ralentissement économique ou de récession. Surtout, les nouvelles tensions commerciales requièrent plus que jamais une Europe unie et soutenue par les citoyens.

Achever le marché unique

Pour toutes ces raisons, il faut mettre en œuvre des politiques de soutien à la croissance qui répondent également à l’insécurité économique et à la fragilité du marché du travail.

Premièrement, nous devons négocier sérieusement la création d’un « actif sûr » pour le système financier de la zone euro. La création d’euro-obligations est aujourd’hui controversée dans la mesure où elle implique la mutualisation du risque souverain, mais d’autres propositions sont sur la table. Une option pour un actif sûr, par exemple, serait une obligation émise par le Mécanisme européen de stabilité (MES), qui émettrait à son tour des prêts privilégiés à tous les Etats membres de la zone euro jusqu’à une certaine limite. Dans le cas peu probable où le MES serait victime de pertes sur ces prêts, ceux-ci seraient transmis aux détenteurs d’obligations.

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