[ad_1]
Des actrices françaises ont confirmé qu’elles monteront les marches du Palais des festivals avec le foulard vert, symbole de la légalisation de l’IVG en Argentine.
Article réservé aux abonnés
Il faisait froid et il pleuvait cette nuit-là à Buenos Aires. Pendant des heures, les centaines de milliers de personnes massées dans les rues pour suivre sur des écrans géants les débats au Sénat avaient scandé sans relâche : « Que sea ley ! » (« Que ce soit légal »). A trois heures du matin, le 9 août 2018, le verdict de la chambre haute est tombé : le projet de légalisation de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) était rejeté.
Dans l’hémicycle, le sénateur et cinéaste Fernando Pino Solanas s’écriait, le cœur rempli d’espoir malgré la déception : « Aujourd’hui, ce n’est pas une défaite, c’est un triomphe monumental ! Personne ne pourra arrêter la marée de la nouvelle génération ! »
Dehors, parmi les milliers de personnes qui agitaient un foulard vert, symbole du droit à l’avortement, son fils, Juan Solanas, cinéaste lui aussi, filmait cet instant où l’Argentine avait failli devenir le troisième pays d’Amérique latine, après Cuba et l’Uruguay, à donner aux femmes le droit de décider.
Depuis les débats à la Chambre des députés, deux mois plus tôt, il avait senti l’urgence de documenter ce moment historique. Le projet de loi avait été présenté six fois depuis 2007 par la Campagne nationale pour le droit à l’avortement légal, sans risques et gratuit, un collectif de 500 ONG, sans qu’il soit traité dans l’hémicycle. La septième, en 2018, a échoué à être la dernière à sept voix près.
« Ça me rend fou, j’ai honte que l’avortement soit toujours illégal en Argentine !, s’indigne Juan Solanas lors d’un entretien à Paris avant la projection de son documentaire Que sea ley samedi 18 mai au Festival de Cannes (en séance spéciale). Comment ce pays si lumineux, qui a des lois si progressistes en matière LGBT, avec le mariage pour tous légal depuis 2010, est-il capable d’autant d’obscurité en ce qui concerne le droit des femmes à décider ? »
La réalité de l’avortement clandestin
Juan Solanas, 52 ans, est né à Buenos Aires, mais a vécu en France à partir de 1977, sa famille ayant dû s’exiler pendant la dictature argentine (1976-1983), jusqu’en 2013, quand il s’est installé à Montevideo. « Pour moi, l’avortement légal a toujours été une évidence et je n’ai appris qu’en 2000 qu’il était interdit en Argentine », explique-t-il.
[ad_2]
Source link
Have something to say? Leave a comment: