La défense européenne crispe la relation entre Washington et Bruxelles

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Les Etats-Unis reprochent à l’UE d’écarter les firmes américaines dans ses nouvelles structures de défense.

Par Jean-Pierre Stroobants Publié aujourd’hui à 11h07

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Inauguration du nouveau siège de la force européenne « Atalante » sur la base de La Rota, près de Cadix, en Espagne, le 26 mars.
Inauguration du nouveau siège de la force européenne « Atalante » sur la base de La Rota, près de Cadix, en Espagne, le 26 mars. JORGE GUERRERO / AFP

La lettre de trois pages use du ton habituel de la diplomatie, mais elle est sans ambiguïté : c’est bien une sévère mise en garde que Washington a adressée à l’Union européenne, accusée de développer ses projets de défense en tentant d’écarter les firmes américaines. Et l’ambassadeur américain auprès de l’Union, Gordon Sondland, a même brandi la menace de mesures de rétorsion si son pays n’obtenait pas une réponse satisfaisante.

Le courrier, signé par Ellen Lord et Andrea Thomson, deux sous-secrétaires d’Etat chargés de la défense, a été adressé le 1er mai dernier à la Haute représentante européenne Federica Mogherini. Rendu public cette semaine, il a entraîné, jeudi 16 mai, une réponse de la diplomatie et de la Commission européennes, partagée entre l’agacement et la volonté de ne pas compliquer une relation transatlantique déjà tendue par les désaccords sur le commerce, le nucléaire iranien ou le partage des dépenses à l’OTAN.

C’est précisément en s’appuyant sur les rappels à l’ordre de Washington, et les menaces de M. Trump quant à la poursuite l’engagement américain au sein de l’Alliance atlantique, que les Vingt-Huit ont donné un coup d’accélérateur à leurs projets. Ils ont notamment créé, en 2018, un Fonds européen de défense commune, que la Commission espère doter de 13 milliards d’euros, et une Coopération structurée permanente (CSP, ou Pesco en anglais) pour développer plus rapidement des projets en commun.

Critères

A ce stade, 25 Etats membres ont élaboré 34 projets censés rendre leurs armées plus efficaces, les matériels plus interopérables et l’industrie plus performante. L’Union ne manque toutefois jamais de préciser que le tout se fera en étroite coopération, et non en concurrence, avec l’OTAN.

Manifestement, l’administration Trump ne croit pas à cette promesse. La lettre parvenue à Bruxelles évoque dès lors une possible remise en cause de la coopération transatlantique. Surtout parce que les critères fixés par les Européens pour l’accès aux financements de leurs projets excluraient les firmes de pays tiers, à savoir essentiellement les Etats-Unis, dont, pourtant, l’industrie a remporté 81 % des contrats militaires en Europe ces dernières années.

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Entre 2014 et 2016, les exportations américaines d’armements vers l’Europe ont atteint 62,9 milliards de dollars (56,3 milliards d’euros), tandis que les Européens en vendaient pour 7,6 milliards de dollars (6,8 milliards) seulement outre-Atlantique.

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