anciens condamnés, payez vos dettes avant de voter !

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Un référendum adopté en novembre 2018 devait rendre aux anciens repris de justice leur pleine citoyenneté. Avant que les républicains de Floride n’y mettent des conditions financières.

Par Arnaud Leparmentier Publié aujourd’hui à 02h14

Temps de Lecture 3 min.

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Le gouverneur DeSantis et son épouse accueillent le président américain Donald Trump à la base aérienne de Tyndall, en Floride, le 8 mai.
Le gouverneur DeSantis et son épouse accueillent le président américain Donald Trump à la base aérienne de Tyndall, en Floride, le 8 mai. EVAN VUCCI / AP

LETTRE DE NEW YORK

Faute de basculer lors des élections de mi-mandat en 2018, la Floride avait suscité l’espoir des progressistes : un référendum d’initiative populaire porté par plus d’un million de personnes devait redonner le droit de vote à ceux qui avaient été condamnés pour des crimes et des délits ; 1,5 million de citoyens, soit près de 10 % du corps électoral de l’Etat étaient censés être concernés.

Une grande partie des anciens délinquants, parmi lesquels de nombreux Afro-Américains, étant supposés voter à gauche, voilà qui allait accélérer la bascule démocrate de cet Etat pivot qui n’en finit pas de ne pas pivoter et de voter républicain d’un cheveu depuis l’élection de George W. Bush à la présidentielle de 2000.

C’était compter sans le Parlement de Floride, dominé par les républicains, et son gouverneur, le très trumpiste Ron DeSantis, qui ont vidé de sa substance l’essentiel du référendum.

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Approuvé par 65 % des électeurs, le texte excluait du retour à la pleine citoyenneté les condamnés pour meurtre ou pour viol et il précisait qu’ils devaient avoir « accompli toutes les conditions de leur peine, y compris le sursis ou la libération conditionnelle ». C’est là que se sont engouffrés les élus républicains, au risque de dévoyer la volonté des électeurs.

Détournement du texte

Ils ont précisé que les condamnés devaient avoir rempli leurs obligations financières avant de retrouver ce droit, qu’il s’agisse d’amendes, de frais de justice ou de dommages et intérêts. Trois possibilités sont envisagées par le texte de loi : le paiement des dettes, leur annulation par un juge si le créancier en est d’accord, la conversion des sommes dues en travail d’intérêt général qui doit être accompli. Bref, on est loin, très loin du retour immédiat de 1,5 million d’ex-condamnés sur les listes électorales.

Le gouverneur DeSantis a annoncé qu’il promulguerait cette loi, estimant que « le corps législatif a simplement mis en œuvre ce qui est écrit » dans le texte du référendum. « La plupart des gens comprennent que vous pouvez être condamné à de la prison, du sursis ou une réparation si vous affectez quelqu’un. Vous pouvez être condamné à une amende », a déclaré M. DeSantis.

Les promoteurs du référendum y voient naturellement un détournement de l’esprit du texte et dénoncent le retour aux lois de ségrégation du XIXe siècle, qui empêchèrent, jusque dans les années 1960, les Afro-Américains d’exercer leurs droits en dépit de l’abolition de l’esclavage et de l’instauration du droit de vote en leur faveur.

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