En Inde, la culture des oranges menacée par les centrales au charbon

0
216

[ad_1]

Dans le centre du sous-continent, à proximité de Nagpur, les agriculteurs se désespèrent des méfaits des cendres volantes sur la photosynthèse et la fructification de leurs arbres.

Par Guillaume Delacroix Publié aujourd’hui à 18h39, mis à jour à 18h45

Temps de Lecture 6 min.

Article réservé aux abonnés

Culture d’orangers, près de Nagpur, en 2007.
Culture d’orangers, près de Nagpur, en 2007. Majority World/Suchit Nanda/Biosphoto

Les oranges font la célébrité de Nagpur, mais l’avenir est sombre dans les plantations proches de cette ville du centre de l’Inde. La région est connue pour produire, en année normale, 2,5 millions de tonnes d’agrumes sur une superficie d’environ 250 000 hectares, faisant d’elle la première zone de négoce du sous-continent. Mais les cultivateurs qui ont la malchance de travailler à proximité d’« Orange City », comme on la désigne dans tout le pays, abandonnent peu à peu leur métier pour cause de pollution. En cause : les cendres volantes émises par les cheminées des centrales thermiques, dont la concentration est ici l’une des plus denses du pays, du fait de la présence d’immenses gisements de charbon. Ces cendres se déposent sur les feuilles des arbres, bloquant la photosynthèse, et sur les fleurs, les empêchant de donner des fruits.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi En Inde, la politique vue des forêts du Jharkhand

« Ces dix dernières années, j’ai perdu 140 des 200 orangers hérités de mes parents », se lamente Vivek Singh Sisodia, un agriculteur de 52 ans installé sur la commune de Chakkikhapa. Cet hiver, une tempête a traversé la région de manière totalement inédite, recouvrant les voitures d’une pellicule grise et collante, preuve que l’air est chargé en particules en suspension. « Le pire, c’est en mai. C’est la période la plus chaude de l’année, la demande en électricité augmente pour l’air conditionné et les usines tournent à plein régime, si bien que des tonnes de poussière retombent sur les champs, dans un rayon de 10 à 15 kilomètres », raconte M. Singh Sisodia.

Ce dernier travaillait dans les assurances, et c’est, en 2001, à la mort de son père, qu’il s’est installé sur les 7,5 hectares de la famille, attiré par la vie à la campagne. Rapidement, il s’en est mordu les doigts et, depuis, il a encouragé ses deux fils à s’orienter vers des métiers plus sûrs : « Je les ai poussés à faire des études. L’un est dans la banque, l’autre dans l’assurance-vie, ce sont eux qui nous entretiennent aujourd’hui, ma femme et moi. »

Promesses d’énergies propres

En avril 2017, Narendra Modi lui avait pourtant redonné espoir. Le premier ministre de l’Inde, dont le mandat est actuellement remis en jeu par les élections législatives qui durent jusqu’au 19 mai, était venu inaugurer trois nouvelles tranches (1 980 mégawatts) à la centrale électrique de Koradi, l’une des plus anciennes du pays, dont les cheminées barrent l’horizon au fond de la propriété de M. Singh Sisodia. Le dirigeant nationaliste, qui aura beaucoup parlé d’énergies propres durant son quinquennat, avait alors promis que la pollution baisserait à Nagpur. Mais il y a loin de la politique à la réalité.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: