En Australie, la gauche favorite à l’approche des législatives

0
190

[ad_1]

La droite, divisée, paie son peu d’ambition sur le climat avant le scrutin du 18 mai.

Par Isabelle Dellerba Publié aujourd’hui à 11h48

Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

Bill Shorten avant un entretien télévisé, à Sydney, le 12 avril.
Bill Shorten avant un entretien télévisé, à Sydney, le 12 avril. STRINGER / REUTERS

« Un personnage triste qui semble avoir appris l’art oratoire dans un salon funéraire. » Cette description de Bill Shorten, le chef du Parti travailliste australien, revient au journaliste Peter Hartcher, du Sydney Morning Herald, et reflète un sentiment général. L’ancien dirigeant syndical, un peu raide dans son costume, rarement souriant, rompu aux basses manœuvres politiciennes, n’a jamais soulevé les foules. Il pourrait néanmoins mettre fin à six années de pouvoir conservateur et être nommé premier ministre à l’issue des élections législatives du dimanche 18 mai. Depuis septembre 2016, toutes les enquêtes d’opinion placent la gauche en tête des intentions de vote.

« L’image de la droite a beaucoup souffert de ses divisions », explique Zareh Ghazarian, politologue à l’université Monash. Depuis son arrivée au pouvoir en septembre 2013, la coalition libérale-nationale n’a cessé de se déchirer. Qu’il s’agisse d’autoriser le mariage pour tous ou d’adopter une politique climatique, ses élus se sont livrés à une perpétuelle guerre de tranchées entre ultraconservateurs et progressistes, qui s’est traduite par de multiples blocages et par deux « putschs » internes au Parti libéral, provoquant la chute du premier ministre Tony Abbott, en septembre 2015, puis celle de son successeur, Malcolm Turnbull, en août 2018.

Cette valse des chefs de gouvernement a été sanctionnée par les Australiens dès octobre 2018, lors d’une élection partielle à l’issue de laquelle la droite a perdu sa majorité parlementaire.

Baisses d’impôts

C’est à Scott Morrison, propulsé à la tête de l’exécutif il y a moins de neuf mois, qu’incombe depuis la lourde tâche de rassembler ses troupes pour tenter d’inverser la tendance. Si ces dernières semaines, ce chrétien évangélique pratiquant a surpris par son dynamisme et sa proximité avec les électeurs, il souffre encore d’une image de père Fouettard héritée de son passage à la tête du ministère de l’immigration où il a mis en place, à partir de septembre 2013, une politique extrêmement dure à l’égard des clandestins – retenus sur des îles reculées.

Lire aussi L’Australie rouvre le centre de détention de réfugiés de l’île Christmas

Il défend également un programme électoral réduit à l’essentiel, car « les fractures sont telles au sein de sa formation qu’il a dû faire l’impasse sur de nombreux sujets trop clivants », estime Judith Brett, professeur de sciences politiques à l’université La Trobe.

L’économie, point fort traditionnel de la droite australienne, a donc été placée au cœur de sa campagne. Début avril, le premier ministre a mis en scène la présentation de son budget, le premier depuis douze ans à se solder par un excédent, comme preuve de ses qualités de gestionnaire. Le candidat conservateur s’est aussi engagé à investir dans les infrastructures et à des baisses d’impôts massives : 158 milliards de dollars australiens (97 milliards d’euros) sur dix ans, qui s’étendront progressivement à toutes les catégories de la population.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: