Au Parlement européen, un budget très généreux mais peu contrôlé

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En 2020, l’enveloppe de l’institution devrait passer la barre des 2 milliards d’euros, une hausse liée à d’incompressibles surcoûts mais aussi à un certain nombre de dérives.

Par Cécile Ducourtieux et Jean-Baptiste Chastand Publié aujourd’hui à 05h51, mis à jour à 09h23

Temps de Lecture 11 min.

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L'hémicycle du Parlement européen à Bruxelles (Belgique), le 2 avril.
L’hémicycle du Parlement européen à Bruxelles (Belgique), le 2 avril. LUCAS BARIOULET POUR « LE MONDE »

L’événement est censé « transmettre un message de foi en la démocratie » à l’aide notamment de « performances artistiques », de « concerts live » et d’une « série de discours ».

Quel que soit le résultat du scrutin du 26 mai, le Parlement européen envisage déjà de célébrer cet automne en grande pompe ce qu’il appelle son « rôle fondamental » pour « rapprocher les citoyens de l’Union européenne [UE] ». Tout cela en présence de « VIP », de « journalistes », de « citoyens engagés », voire de chefs d’Etat et de gouvernement, de diplomates auprès de l’UE, de présidents de Parlements nationaux… Le lieu et la date de ces célébrations n’ont pas encore été fixés.

La note que s’est procurée Le Monde ne précise pas combien coûteront les réjouissances. Mais nul doute que le Parlement de Strasbourg aura les moyens. En 2020, son budget devrait passer la barre symbolique des 2 milliards d’euros.

Malgré le passage du nombre d’élus de 751 à 705 – du moins si le Brexit finit par avoir lieu –, les eurodéputés ont en effet prévu d’augmenter de nouveau leurs moyens, de 2,68 %. L’institution est pourtant déjà à la tête d’un budget généreux : l’équivalent de 2,5 millions d’euros par an et par eurodéputé, alors qu’en France le budget de l’Assemblée nationale représente moins de 1 million d’euros par député.

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Ce surcoût a des raisons objectives. Avec un siège officiel à Strasbourg, mais un énorme bâtiment à Bruxelles où se déroule l’essentiel des travaux en commission, sans compter le secrétariat général de l’institution, resté, lui, à Luxembourg, et ses vingt-quatre langues officielles, les eurodéputés sont tributaires des traités et de leur droit légitime à travailler dans leur langue natale. « Tous les textes produits doivent être traduits. Un élu finlandais ou slovaque a le droit de s’exprimer dans sa langue », rappelle ainsi le directeur de la communication, Jaume Duch. Or ce droit a un coût : la traduction d’une seule page revient à 145 euros, une heure d’interprétariat entre 270 et 311 euros.

Plus de deux fois l’enveloppe d’un député français

Sujet de polémique récurrent, le déménagement mensuel entre Bruxelles et Strasbourg est aussi une source de surcoût peu compressible.

A l’occasion des plénières, les élus, une partie de leurs assistants et des fonctionnaires sont forcés de passer trois nuits dans la capitale alsacienne. Très contesté, ce système, défendu mordicus par la France, coûtait à lui seul 114 millions d’euros par an selon un rapport de 2014 de la Cour européenne des comptes. Le Parlement doit par exemple affréter des Thalys spéciaux (3,6 millions d’euros en 2017) et des camions pour transporter les dossiers (260 000 euros pour chaque session). A cela s’ajoutent des frais d’hébergements prohibitifs : l’administration a dû récemment relever le plafond d’indemnité de la nuit d’hôtel strasbourgeoise à 180 euros pour ses fonctionnaires.

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