Au Pérou, les procureurs sous pression de l’affaire Odebrecht

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L’équipe spéciale qui enquête sur les pots-de-vin payés par l’entreprise de BTP brésilienne est à l’origine de l’inculpation de quatre ex-présidents, dont Alan Garcia, qui s’est suicidé le 17 avril.

Par Amanda Chaparro Publié aujourd’hui à 11h05

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Trois des procureurs de l’équipe spéciale chargée d’enquêter sur l’affaire Odebrecht : José Domingo Pérez (à g.), German Suarez et leur chef, Rafael Vela (à d.), le 23 avril, à Curitiba (Brésil).
Trois des procureurs de l’équipe spéciale chargée d’enquêter sur l’affaire Odebrecht : José Domingo Pérez (à g.), German Suarez et leur chef, Rafael Vela (à d.), le 23 avril, à Curitiba (Brésil). HEULER ANDREY / AFP

Ils sont devenus le visage de la lutte anticorruption au Pérou. Cinq procureurs chargés d’enquêter sur l’affaire Odebrecht, le plus gros scandale de corruption dans le pays andin ces vingt dernières années. Ce gigantesque réseau d’influence et de versement de pots-de-vin, orchestré par le géant brésilien du BTP, éclabousse toute l’Amérique latine depuis plus de cinq ans.

Au Pérou, quasiment l’ensemble de la classe politique est impliqué. Mardi 7 mai, l’ex-président Ollanta Humala (2011-2016) a été mis en examen, ainsi que son épouse, Nadine Heredia, pour blanchiment d’argent présumé lors des campagnes électorales de 2006 et 2011. Le parquet a requis respectivement vingt ans et vingt-six ans et demi de prison contre eux. C’est la première mise en examen d’un ex-président dans cette affaire.

Mais trois autres ex-présidents sont sous le coup d’une enquête pour financement illégal de leur campagne en lien avec l’entreprise Odebrecht : Pedro Pablo Kuczynski (2016-2018) est assigné à résidence pour trois ans ; Alejandro Toledo (2001-2006) est en fuite aux Etats-Unis ; enfin, Alan Garcia (1985-1990 et 2006-2011) s’est suicidé le 17 avril, juste avant son arrestation. La principale figure de l’opposition, Keiko Fujimori, fille de l’ex-président Alberto Fujimori (1990-2000), est également en prison préventive pour trente-six mois. Sans compter les autres dirigeants, gouverneurs régionaux, maires, collaborateurs, poursuivis dans l’affaire.

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En décembre 2016, les responsables d’Odebrecht ont admis devant la justice américaine avoir payé des pots-de-vin pour un total de 788 millions de dollars (697 millions d’euros) dans douze pays d’Amérique latine et d’Afrique, dont 29 millions au Pérou. Un mois plus tard, le parquet péruvien créait une équipe spéciale chargée d’enquêter sur le scandale. Très vite, on les a appelés « équipe Lava Jato », du même nom que l’opération anticorruption brésilienne qui a révélé l’affaire Odebrecht.

Cas extrêmement complexe

Depuis qu’ils ont été nommés en 2018, ces « procureurs d’élite », selon les mots du journaliste Gustavo Gorriti, directeur d’IDL-Reporteros, un site d’investigation indépendant, déploient des « efforts surhumains » face à l’énorme charge de travail que représente l’affaire Odebrecht. Ils ont entre leurs mains un cas extrêmement complexe de 46 dossiers en lien avec des délits de corruption, blanchiment d’argent, trafic d’influence. Plus de 4 000 pages de documents devront bientôt leur être remis par l’ex-numéro un d’Odebrecht au Pérou, Jorge Barata, qu’ils ont interrogé la semaine du 22 avril à Curitiba, au Brésil.

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