En Arabie saoudite, la repentance cousue de fil blanc d’un ex-prédicateur islamiste

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Aïd Al-Qarni, superstar de l’islam 2.0, suivi par 19 millions de personnes sur Twitter, s’est excusé pour avoir participé à un mouvement de dissidence islamiste à la fin des années 1980.

Par Benjamin Barthe Publié aujourd’hui à 04h16

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LETTRE DU PROCHE-ORIENT

Sur les réseaux sociaux saoudiens, l’un des sujets les plus commentés ces derniers jours est l’interview-confession d’un des plus célèbres prédicateurs du royaume et du monde musulman, Aïd Al-Qarni. Durant un talk-show télévisé, diffusé lundi 6 mai, cette superstar de l’islam 2.0, suivi par 19 millions de personnes sur Twitter, s’est livrée à un exercice de repentance totalement inattendu.

Le prêcheur, âgé de 59 ans, qui fraya à la fin des années 1980 avec la Sahwa (réveil, en arabe) un mouvement de dissidence islamiste, s’est excusé pour son « intransigeance » de l’époque, « qui exerçait une pression sur les gens », « en contradiction avec la tolérance de l’islam ». « Je me reconnais désormais dans un islam modéré, ouvert au monde, du juste milieu, qui est celui que prône le prince héritier Mohammed Ben Salman », a-t-il ajouté, en référence à l’homme fort de la couronne saoudienne, surnommé « MBS ».

Ce mea culpa très solennel a aussitôt été repris par les médias du royaume. Il colle à la nouvelle image de l’Arabie que le dauphin, âgé de 33 ans, s’efforce de promouvoir. Un pays en voie de libéralisation, dans le domaine sociétal et culturel, où les femmes au volant et l’organisation de concerts ne sont désormais plus « haram » (illicites), à rebours de l’obscurantisme religieux qui a longtemps prévalu.

« Un acte courageux »

« Reconnaître ses erreurs passées peut être vu comme un acte courageux (…). Les clercs de la Sahwa doivent réparer ce qu’ils ont cassé », s’est félicité le quotidien saoudien anglophone Arab News, intarissable sur le programme de modernisation du prince héritier, mais quasi-muet sur la dérive ultra-autoritaire qui l’accompagne.

La Sahwa est née de la rencontre de l’idéologie des Frères musulmans – le mouvement islamiste égyptien dont beaucoup de cadres ont trouvé refuge à Riyad dans les années 1950 et 1960 – et du wahhabisme, le courant de l’islam ultra-rigoriste en vigueur dans la monarchie. Cette organisation connut son apogée au début des années 1990, à l’époque où les troupes américaines, venues chasser l’armée irakienne du Koweït, stationnaient dans le pays. Dans leurs sermons, les boutefeux de la Sahwa fustigeaient la soumission de la famille royale aux Etats-Unis et réclamaient une société plus conservatrice.

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