En compagnie de Raoni, notre journaliste Nicolas Bourcier et le photographe Avener Prado se sont rendus à Metuktire, le village du vieux cacique amazonien.
L’idée de départ était d’aller avec le photographe Avener Prado dans le village du cacique Raoni, l’aldeia Metuktire et ses 400 âmes, sa vingtaine de huttes traditionnelles, son école et son petit poste de santé planté devant les eaux sombre de la rivière Xingu, au cœur du territoire Kayapo, dans l’Etat du Mato Grosso. Le temps d’un reportage pour nourrir notre enquête avant la venue en Europe du grand chef indien, du 13 au 31 mai. Lui-même ne devait pas être là. Il nous avait déjà donné une interview à Brasilia quelques semaines auparavant.
Et puis, pour une raison inconnue, il a voulu nous accompagner. Quitter pour un moment Peixoto de Azevedo, la ville où il s’est installé depuis plusieurs mois déjà avec sa femme malade. Le trajet a duré huit heures, six heures de route cahoteuse et boueuse, deux heures de barque à moteur. Un aller-retour initiatique entre les champs de maïs transgéniques et l’Amazonie mythique. Voyager aux côtés de Raoni, c’est un peu remonter le fil du temps, prendre la mesure des choses, toucher d’un doigt une nature luxuriante d’un côté et malmenée de l’autre. A 87 ans, ou plus, Raoni nous a ouvert sa porte. Il nous a offert son gîte et partagé son monde. Un monde aussi grand qu’un continent.