A la Commission européenne, le dossier du glyphosate aura révélé le poids des lobbys

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Sous la présidence Juncker, le grand public a découvert que les tests de toxicité examinés par l’Autorité européenne de sécurité des aliments étaient financés par les fabricants de pesticides eux-mêmes.

Par Stéphane Horel Publié aujourd’hui à 11h45, mis à jour à 14h37

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Lors d’une manifestation contre le glyphosate, à Bonn (Allemagne), le 26 avril.
Lors d’une manifestation contre le glyphosate, à Bonn (Allemagne), le 26 avril. Martin Meissner / AP

Toutes catégories confondues, le glyphosate, l’ingrédient actif du Roundup, restera sans doute comme l’un des sujets les plus difficiles pour la Commission Juncker. En mars 2015, alors que Monsanto espère obtenir le renouvellement de l’homologation de l’herbicide pour quinze ans dans l’Union européenne, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) le classifie « cancérogène probable ». En novembre, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), chargée de l’évaluation des risques liés aux pesticides, estime, elle, que le glyphosate ne pose pas de problème. Or son évaluation repose sur les informations fournies… par Monsanto et la Glyphosate Task Force, le groupe d’industriels qui commercialisent l’herbicide.

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Les projecteurs se braquent alors sur des processus réglementaires d’une technicité rebutante pour la plupart des citoyens. L’opinion publique découvre que les tests de toxicité examinés par l’EFSA pour se forger un avis sont financés par les fabricants de pesticides eux-mêmes, et que les études réalisées sur fonds publics ne sont prises en compte que de façon marginale. S’installe l’impression que le système a été construit pour répondre aux besoins du commerce plutôt qu’à la protection de la santé des Européens.

Condamnation de la Cour de justice de l’Union européenne

Quand, à l’automne 2017, l’ONG autrichienne Global 2000 révèle que des passages entiers du rapport d’évaluation de l’EFSA ont été copiés-collés depuis le dossier de la Glyphosate Task Force, la surprise laisse place à la stupéfaction. Quand l’agence confirme au Parlement que cette pratique est courante en milieu réglementaire, la stupéfaction laisse place à la sidération.

La licence du glyphosate sera finalement prolongée en novembre 2017, mais seulement pour cinq ans.

Au même moment, le commissaire à la santé, le Lituanien Vytenis Andriukaitis, se débattait avec un autre dossier brûlant : les perturbateurs endocriniens. Dans le cadre du règlement pesticides de 2009, la Commission devait proposer, avant fin 2013, une définition de ces substances chimiques omniprésentes, capables d’interagir avec le système hormonal des êtres vivants. Entamé sous la Commission présidée par José Manuel Barroso (2004-2014), le processus avait déraillé à l’été 2013 à la suite des manœuvres des lobbys des pesticides et de la chimie.

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