des insurgés baloutches visent les intérêts chinois à Gwadar

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Pékin a prévu d’investir 55 milliards d’euros pour relier la province occidentale chinoise du Xinjiang et la mer d’Arabie.

Par Jacques Follorou Publié aujourd’hui à 15h42

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Des forces de sécurité pakistanaises patrouillent dans le port de Gwadar, à 700 km à l’ouest de Karachi, le 13 novembre 2016. La cité portuaire doit devenir le point d’ancrage sur la mer du Corridor économique Chine-Pakistan (CPEC).
Des forces de sécurité pakistanaises patrouillent dans le port de Gwadar, à 700 km à l’ouest de Karachi, le 13 novembre 2016. La cité portuaire doit devenir le point d’ancrage sur la mer du Corridor économique Chine-Pakistan (CPEC). AAMIR QURESHI / AFP

L’attaque, samedi 11 mai, contre le seul hôtel de luxe de la petite ville portuaire de Gwadar, aux confins de la province du Baloutchistan, symbole de la présence chinoise au Pakistan, a fait cinq morts, dont quatre employés de l’établissement et un soldat. Les forces de sécurité sont parvenues à reprendre le contrôle des lieux, dimanche, après avoir tué les trois assaillants qui s’y étaient repliés. L’opération a été revendiquée par l’Armée de libération du Baloutchistan (ALB) qui visait « les Chinois et autres investisseurs étrangers ».

Le commando armé, habillé en militaires, s’était introduit à l’intérieur de l’hôtel, construit sur une colline faisant face à la mer. Souvent peu occupé, voire quasi désert, le Pearl Continental accueille généralement des officiels pakistanais de passage ou des étrangers, surtout des cadres chinois, travaillant à la construction d’un port en eau profonde qui doit être l’un des maillons des « nouvelles routes de la soie » promues par Pékin. Le premier ministre pakistanais, Imran Khan, a condamné l’attaque, considérant qu’elle voulait « saboter [les] projets économiques et [la] prospérité » du pays.

Lire aussi Pakistan : une attaque dans un hôtel à Gwadar fait cinq morts et six blessés

Le symbole est fort. Gwadar doit devenir le point d’ancrage sur la mer du Corridor économique Chine-Pakistan (CPEC), dans lequel Pékin a prévu d’investir 55 milliards d’euros pour relier la province occidentale chinoise du Xinjiang et la mer d’Arabie. En 2018, le responsable du développement portuaire de Gwadar, Dostain Jamaldini, indiquait au Monde « qu’en 2014, la ville n’était encore qu’un village de pêcheurs mais en 2020-23, nous disposerons de 2,6 kilomètres de quais capables de recevoir cinq cargos, et dans vingt ans, ce sera l’un des principaux ports du monde ».

Pour l’heure, en dépit de l’inauguration, au printemps 2018, par le premier ministre pakistanais d’alors, de plusieurs bâtiments construits par les Chinois dans la zone franche qui longe le port, l’activité demeure très faible. Un demi-millier d’ouvriers chinois travaillent sur le site 24 heures sur 24, pour édifier le complexe portuaire. La plupart d’entre eux vivent à part de la population pakistanaise, dans une zone sécurisée, possédant leur propre logistique, nourriture et même leur service médical.

Un défi économique et sécuritaire

Pour Islamabad, le défi est économique mais aussi sécuritaire. Mi-avril, quatorze personnes ont été tuées au Baloutchistan dans l’attaque de plusieurs autocars entre Karachi et Gwadar. Fin novembre 2018, quatre personnes avaient été tuées dans l’attaque du consulat de Chine à Karachi par des hommes armés, revendiquée par l’ALB. L’organisation indiquait : « Nous voyons les Chinois comme des oppresseurs, tout comme les forces pakistanaises [qui] détruisent le futur du Pakistan. » En août 2018, trois Chinois étaient blessés dans un attentat-suicide contre un bus transportant des ingénieurs impliqués dans un projet minier au Baloutchistan. L’ALB avait assumé l’opération.

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