Comment les Verts ont repris des couleurs en Allemagne

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Les Grünen pourraient arriver à la deuxième place des élections européennes et peser, au sein du prochain Parlement, sur les choix communautaires.

Par Thomas Wieder Publié aujourd’hui à 11h33, mis à jour à 11h39

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Robert Habeck, coprésident des Verts allemands,  en novembre 2018  à Leipzig.
Robert Habeck, coprésident des Verts allemands,  en novembre 2018  à Leipzig. Imago / StudioX /

L’écologie, enjeu de campagne (1/4). Vingt mois après les élections législatives de septembre 2017, marquées par l’entrée de 94 députés d’extrême droite au Bundestag, du jamais-vu depuis la seconde guerre mondiale, l’Allemagne pourrait vivre un nouveau séisme politique à l’occasion du scrutin européen du 26 mai. Mais cette fois, ce sont Les Verts qui devraient enregistrer une poussée historique. Crédités de 19 % des voix, soit presque deux fois le score qu’ils ont obtenu aux européennes de 2014 (10,7 %), ils pourraient même devancer le Parti social-démocrate (SPD), qui oscille entre 16 % et 18 % dans les intentions de vote. Si tel est le cas, ce serait la première fois que les Verts s’imposeraient comme la deuxième force politique en Allemagne, derrière les conservateurs (CDU-CSU), crédités pour leur part de 28 % à 32 % des voix. Avec potentiellement une vingtaine de députés, ils domineraient le groupe des Verts européens, en capacité de jouer un rôle-clé dans un Parlement plus éclaté.

Comment expliquer une telle dynamique ? D’abord, par la place croissante occupée par les sujets environnementaux dans le débat public. Dans la dernière vague du baromètre Forschungsgruppe Wahlen-ZDF, publiée vendredi 10 mai, 30 % des électeurs allemands citent le changement climatique comme l’un des enjeux prioritaires du moment. A la veille des législatives de 2017, ils n’étaient que 5 %. A l’époque, Les Verts n’avaient obtenu que 8,9 % des voix.

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« De plus en plus de gens estiment que l’écologie est la question centrale de notre époque. Les Verts en profitent. Ils sont en phase avec l’esprit du moment », explique Claus Leggewie, professeur de science politique à l’université de Giessen (Hesse). Cela s’est vu récemment en Bavière. En février, 18 % des électeurs y ont signé une « pétition populaire » (Volksbegehren) réclamant que le Parlement régional vote une loi sur la défense de la biodiversité et la protection des abeilles. Des vingt consultations de ce type organisées depuis les années 1960 dans ce Land du sud de l’Allemagne, aucune n’avait recueilli autant de signatures. Quatre mois plus tôt, aux élections régionales d’octobre 2018, Les Verts y avaient recueilli 17,6 % des voix. Deux fois plus qu’au scrutin précédent, en 2013.

« Les Verts représentent aujourd’hui l’alternative »

L’intérêt croissant suscité par les enjeux environnementaux ne suffit toutefois pas à expliquer l’engouement dont jouissent Les Verts allemands. Autant qu’une marque d’adhésion, le vote en faveur des écologistes est aujourd’hui, en Allemagne, un vote de protestation ou de dépit. Cela s’est vérifié aux régionales de l’automne 2018 en Bavière et en Hesse. Dans ces deux Länder, où ils sont pour la première fois arrivés en deuxième position, derrière la droite, les Verts ont pris des voix à la fois aux sociaux-démocrates et aux conservateurs, autrement dit aux deux composantes de la coalition d’Angela Merkel.

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