En Iran, « nous nous serrons la ceinture un peu plus tous les jours »

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Un an après le retrait américain unilatéral de l’accord sur le dossier nucléaire de Téhéran, le pays, miné par les sanctions de Washington, est confronté à une envolée de l’inflation.

Par Ghazal Golshiri Publié aujourd’hui à 08h57

Temps de Lecture 4 min.

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Des manifestants iraniens brûlent un drapeau américain lors d’un rassemblement à Téhéran, le 10 mai.
Des manifestants iraniens brûlent un drapeau américain lors d’un rassemblement à Téhéran, le 10 mai. STR / AFP

Pour la première fois de sa vie, Sanaz (tous les prénoms ont été modifiés) n’est pas partie en voyage avec sa famille pendant les vacances du Nouvel An iranien, en mars. Comme beaucoup d’autres Iraniens, cette secrétaire dans un centre médical de Malard, une ville située à 50 kilomètres de Téhéran, n’en a plus les moyens.

Déjà, elle n’achète plus de viande rouge, dont le prix a triplé en un an, à 1,2 million de rials (7 euros) le kilo. « Et bientôt, je devrai également me passer du riz iranien, dont le tarif a triplé, et me contenter des productions indiennes, moins chères, mais de mauvaise qualité », explique l’Iranienne de 32 ans.

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Depuis que le président américain Donald Trump a décidé, le 8 mai 2018, de se retirer unilatéralement de l’accord sur le dossier nucléaire de Téhéran, conclu en juillet 2015, et de réimposer les sanctions bancaires et pétrolières, l’Iran connaît une profonde récession. La monnaie a perdu 68 % de sa valeur en un an et l’inflation a frôlé les 31 % en 2018, selon les chiffres officiels.

Dans son dernier rapport, publié fin avril, le Fonds monétaire international (FMI) anticipe une chute de 6 % du produit intérieur brut (PIB) en 2019 et une inflation annuelle de 37 %, soit l’une des pires années que l’économie iranienne ait connue depuis la révolution khomeyniste de 1979.

Départ de nombreuses sociétés, notamment européennes

Le 8 mai, à l’occasion du premier anniversaire du retrait américain, les autorités iraniennes ont annoncé leur décision de suspendre « certains » de leurs « engagements » pris dans le cadre de l’accord sur le nucléaire. Ainsi, Téhéran arrête de limiter ses réserves d’eau lourde et d’uranium enrichi et a donné « soixante jours » aux pays parties prenantes pour « rendre effectifs leurs engagements, en particulier dans les secteurs pétrolier et bancaire » sous peine de ne plus respecter d’autres clauses dudit accord. Cette décision concerne notamment les Européens, qui, jusqu’à présent, se sont montrés incapables de permettre à l’Iran de bénéficier des avantages économiques qui lui ont été promis.

D’autant que l’extraterritorialité des sanctions américaines a incité nombre de sociétés, notamment européennes, à quitter le pays, à l’instar des constructeurs automobiles français Peugeot et Renault. Quant aux rares entreprises encore présentes, comme Samsung, elles ont réduit leurs activités de manière draconienne.

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