Mort du cardinal Sfeir, ancien chef de l’Eglise maronite et artisan de la lutte contre l’occupation syrienne du Liban

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Le cardinal Nasrallah Sfeir a été un référent de la communauté maronite au sortir de la guerre civile (1975-1990) et un ardent opposant à l’occupation syrienne du Liban.

Par Laure Stephan Publié aujourd’hui à 17h32

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Nasrallah Sfeir en 2007.
Nasrallah Sfeir en 2007. JINAN NOUR AL-DUNIA / AFP

Les cloches des églises au Liban ont sonné le glas en signe de deuil pour le cardinal Nasrallah Sfeir. L’ancien patriarche de l’Eglise maronite est mort dimanche 12 mai à Beyrouth, à la veille de célébrer ses 99 ans. Le prélat joua un rôle central dans la mobilisation pour la fin de l’occupation syrienne du Liban, advenue en 2005.

Relire le portrait de 2011 : Un patriarche pour l’Eglise maronite libanaise

De petite taille, déterminé, le religieux fut, pendant vingt-cinq ans, le guide spirituel des maronites, la principale communauté chrétienne au Liban, à la vaste diaspora dans le monde. Le chef de cette Eglise orientale rattachée à Rome se défendra souvent d’être un personnage politique. Mais, élu patriarche dans les dernières années de la guerre du Liban (1975-1990), les circonstances l’amenèrent à servir de « référent » de la communauté maronite : dans les années 1990, l’élite politique chrétienne est défaite, exilée ou réprimée. Dans un pays multicommunautaire, au système confessionnel, l’homme en soutane noire sera sollicité par des politiciens libanais, des diplomates ou des chefs d’Etat en visite.

Nasrallah Sfeir naît le 15 mai 1920 à Rayfoun, quelques mois avant la proclamation de l’Etat du Grand Liban par la France, puissance mandataire. Il étudie la philosophie et la théologie à la prestigieuse université Saint-Joseph, à Beyrouth. Ordonné en 1950, il sert comme prêtre diocésain, et enseigne la traduction dans une école privée. Il rejoint le patriarcat en 1961, comme vicaire. Polyglotte, il participera à la traduction en arabe de textes du Vatican, et rédigera aussi des ouvrages.

« Renouveau » de l’Eglise maronite

Quand ses pairs l’intronisent en 1986 sur le siège d’Antioche et de tout l’Orient, la communauté maronite souffre de profondes divisions, et Nasrallah Sfeir est décrit comme un candidat de « compromis. » « Il est plus juste de dire qu’il sut faire la synthèse entre des idéaux forts pour le Liban, comme la souveraineté, l’indépendance, la liberté, et un pragmatisme politique », note l’intellectuel Melhem Chaoul.

En 1989, le patriarche apporte un soutien crucial pour l’adoption de l’accord de Taëf, qui ouvre la voie à la fin de la guerre au Liban. Mais son choix ne fait pas l’unanimité chez les maronites : l’accord acte l’affaiblissement des chrétiens et la domination syrienne. « Son désir de voir la paix revenir au Liban était plus fort que ses réserves sur le rôle syrien », écrit la chercheuse Fiona McCallum.

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