« Si les démocraties libérales ne peuvent garantir le sentiment de sécurité, elles perdront »

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Pour le président du Conseil européen, les démocraties libérales doivent « garantir le sentiment de sécurité ».

Propos recueillis par Adam Michnik, Jaroslaw Kurski et Bartosz T. Wielinski Publié aujourd’hui à 12h00, mis à jour à 12h08

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Le président du Conseil européen, Donald Tusk, à Sibiu, en Roumanie, le 8 mai.
Le président du Conseil européen, Donald Tusk, à Sibiu, en Roumanie, le 8 mai. Vadim Ghirda / AP

Premier ministre de centre-droit en Pologne de 2007 à 2014 avant de devenir président du Conseil européen, Donald Tusk quittera Bruxelles en novembre, à la fin de son mandat. A trois semaines des élections au Parlement européen, il a accordé un long entretien au quotidien polonais Gazeta Wyborcza, partenaire du Monde dans le réseau Europa, et à son directeur Adam Michnik, qui l’a fondé il y a exactement trente ans, au moment où l’histoire basculait à l’Est. Extraits.

En décembre 2014, lorsque vous avez pris la tête du Conseil européen, vous avez déclaré que l’histoire était de retour en Europe. N’avez-vous pas l’impression au bout de cinq ans que l’histoire a rattrapé l’Europe ?

Le temps de l’illusion optimiste est assurément révolu. C’est douloureux pour les Polonais, car nous rêvions depuis longtemps de rejoindre l’Union européenne. Après 2004, beaucoup croyaient que ce serait la fin heureuse de notre histoire. L’Occident politique était censé être la fin des mésaventures qui nous ont toujours accompagnés. Un endroit où la stabilité et la prévisibilité nous seraient données. Ces dernières années, l’Europe a été confrontée à des défis considérables. Cependant, je ne suis pas fataliste. Le retour de l’histoire, le retour d’une politique dure, ne signifie pas nécessairement quelque chose de mauvais pour l’Europe. L’accélération de l’histoire nous inquiète, mais elle ne doit pas nous paralyser. Après tout, ce n’est rien de nouveau.

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Vous êtes l’un des rares politiciens en Europe à prétendre que le Brexit peut encore être évité. Sur quoi fondez-vous votre optimisme ?

Hannah Arendt a dit qu’en politique et dans l’histoire, les choses ne deviennent irréversibles que lorsque les gens les considèrent comme telles. Parce qu’elles ne sont pas irréversibles par elles-mêmes. Après le référendum britannique de 2016, je pensais que si nous considérions l’affaire comme close, ce serait fini. Aujourd’hui, à mon avis, nous avons 20 à 30 % de chances qu’il n’y ait pas de Brexit. C’est beaucoup.

Mois après mois, il devient de plus en plus clair que la sortie du Royaume-Uni de l’UE sera complètement différente de l’idée que s’en faisaient ceux qui ont promu le Brexit. Je ne vois aucune raison de capituler, même si nous répétons qu’un référendum est l’expression de la volonté du peuple et que la volonté du peuple doit être respectée.

Ma tâche principale est de veiller à ce que l’Union fasse preuve de patience, malgré les émotions négatives ressenties dans de nombreuses régions du continent. J’entends presque tous les jours : laissez-les partir. Je dis à mes collègues d’attendre encore un peu. L’irritation et la fatigue sont compréhensibles, mais les enjeux sont trop élevés.

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