Partiellement appliqué, l’accord UE-Turquie a fait reculer les arrivées de migrants

0
168

[ad_1]

Signé en mars 2016, l’accord prévoit de renvoyer immédiatement les migrants arrivant en Grèce contre une aide à Ankara.

Par Julia Pascual Publié aujourd’hui à 11h54

Temps de Lecture 3 min.

Article réservé aux abonnés

Des réfugiés syriens arrêtés en Turquie alors qu’ils tentaient de se rendre sur l’île grecque de Lesbos, à Dikili, en 2016.
Des réfugiés syriens arrêtés en Turquie alors qu’ils tentaient de se rendre sur l’île grecque de Lesbos, à Dikili, en 2016. Bulent Kilic / AFP

Trois années se sont écoulées depuis l’accord entre l’Union européenne et la Turquie, et la Méditerranée orientale est de nouveau la première porte d’entrée en Europe. Mais pas dans les mêmes proportions. En 2015, plus de 860 000 personnes sont arrivées en Grèce par cette route migratoire alors qu’elles n’ont été que 11 000 depuis le début de l’année.

Pour la Commission européenne, l’accord UE-Turquie conclu le 18 mars 2016 a été un « tournant ». Signé entre Ankara et Bruxelles pour freiner les traversées de la mer Egée, il prévoit que la Turquie renforce le contrôle de ses frontières et accepte le renvoi rapide de « tous les migrants n’ayant pas besoin d’une protection internationale qui partent de la Turquie pour gagner la Grèce ». En contrepartie, l’UE s’engage, « pour chaque Syrien renvoyé en Turquie », à réinstaller un autre Syrien depuis la Turquie vers l’UE.

La déclaration UE-Turquie est intervenue au plus fort de la crise des réfugiés : en 2015, la chancelière Angela Merkel choisit d’accueillir près d’un million de demandeurs d’asile fuyant la guerre en Syrie. « Wir schaffen das ! » (nous y arriverons !), assure-t-elle, en août 2015. Mais l’ouverture est de courte durée. L’Allemagne et l’Autriche, dès septembre, puis la Norvège, la Suède et le Danemark, tous membres de l’espace Schengen, rétablissent les contrôles à leurs frontières, voire, comme la Hongrie, dressent des clôtures.

« Honte pour l’Europe »

Début 2016, des Etats des Balkans – Slovénie, Serbie, Croatie, Macédoine – décident de fermer la route entre la Grèce et l’Allemagne en refoulant à leurs frontières les migrants qu’ils considèrent peu éligibles au statut de réfugié. Pour contenir les flux, l’Allemagne et les Pays-Bas entament un dialogue avec la Turquie. Angela Merkel en est la principale promotrice.

Qualifié de « honte pour l’Europe » par Amnesty International et dénoncé par de nombreuses ONG, l’accord, fortement poussé par Berlin, repose sur le fait que la Turquie est un pays « sûr » pour les réfugiés. L’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra), dirigé à l’époque par Pascal Brice, avait d’ailleurs refusé de participer aux entretiens pouvant mener à des renvois, considérant justement que la Turquie n’est pas un pays tiers sûr.

Trois ans après la déclaration, le principe le plus contesté a été peu appliqué : 1 843 migrants ont été renvoyés en Turquie, dont 47 depuis le début de l’année. Les trois premières nationalités concernées sont les Pakistanais (38 %), les Syriens (18 %) et les Algériens (11 %). En échange, 21 163 réfugiés syriens ont été réinstallés en Europe depuis la Turquie, alors que la déclaration prévoyait un volume pouvant aller jusqu’à plus de 70 000 personnes.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: