La crise financière de l’Autorité palestinienne menace de déstabiliser la Cisjordanie

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Le risque de banqueroute, amplifié par les calculs électoraux de Benyamin Nétanyahou, affaiblit de fait la coordination sécuritaire avec Israël.

Par Piotr Smolar Publié aujourd’hui à 11h40

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Le président palestinien, Mahmoud Abbas, le 29 avril, à Ramallah.
Le président palestinien, Mahmoud Abbas, le 29 avril, à Ramallah. Majdi Mohammed / AP

Gaza accapare l’attention au Proche-Orient. Mais en coulisses, l’alerte est aussi donnée au sujet de l’Autorité palestinienne. Isolée, affaiblie, privée de légitimité démocratique, celle-ci est confrontée à une crise financière qui pourrait avoir des conséquences pour Israël en matière sécuritaire. « L’idée d’une désintégration de l’Autorité palestinienne a longtemps été vue comme un bluff de Mahmoud Abbas, dit un diplomate européen. Cette fois, elle paraît plus crédible. » Le président palestinien met en scène sa propre banqueroute, espérant retrouver ainsi une marge de manœuvre politique. Selon une autre source diplomatique, l’Autorité palestinienne accroît actuellement son endettement auprès des banques à l’extrême limite de l’acceptable et ne paie plus une partie de ses fournisseurs.

Dans un rapport publié le 17 avril, la Banque mondiale dresse un constat sombre. Après une croissance quasi nulle dans les territoires occupés en 2018, le déficit budgétaire de l’Autorité palestinienne pourrait atteindre 1 milliard de dollars en 2019 (900 millions d’euros), contre 400 millions de dollars l’an passé, et ce malgré une aide internationale de 676 millions de dollars. Mais ce sont surtout les conséquences de cette trésorerie dans le rouge qui occupent les esprits. La droite israélienne accable Mahmoud Abbas, mais elle a besoin de lui comme sous-traitant sécuritaire.

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L’heure est à la mobilisation parmi les habituels parrains de l’Autorité palestinienne, des Européens aux pays arabes. Dernier effort en date : celui du Qatar. L’émirat a annoncé le 6 mai qu’il débloquait une nouvelle aide de 480 millions de dollars, dont 300 millions pour le budget de l’éducation et de la santé en Cisjordanie. Le 21 avril, la Ligue arabe, elle, a promis 100 millions de dollars par mois à l’Autorité palestinienne. Mais pour l’heure, ce « filet de sécurité », selon l’expression de M. Abbas, ne s’est pas concrétisé.

Gel de la contribution américaine

Les Etats-Unis, qui préparent toujours un plan de paix rejeté d’avance par les Palestiniens, sont en partie responsables de la détérioration actuelle. Depuis près d’un an et demi, l’administration Trump a gelé sa contribution à l’UNRWA, la mission de l’ONU chargée des réfugiés palestiniens (340 millions de dollars), asséché le budget de l’agence d’aide gouvernementale (USAID) pour les territoires occupés (268 millions en 2017) et celui de la coopération sécuritaire avec Ramallah (50 millions). Elle a même mis un terme à l’aide consacrée aux hôpitaux de Jérusalem-Est (25 millions). Cette politique de punition financière, visant à faire plier l’Autorité palestinienne dans la perspective du plan de paix, est sans précédent.

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