La sécheresse historique qui frappe le sud de l’Australie s’invite dans le débat électoral

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Confrontée à des hécatombes de poissons, la population met en cause l’agriculture d’irrigation et demande des comptes à ses élus pour leur mauvaise gestion de l’eau.

Par Isabelle Dellerba Publié aujourd’hui à 06h01, mis à jour à 06h01

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Des centaines de milliers de cadavres de poissons jonchaient la rivière Darling, dans le sud de l’Australie, le 29 janvier.
Des centaines de milliers de cadavres de poissons jonchaient la rivière Darling, dans le sud de l’Australie, le 29 janvier. ROBERT GREGORY / AFP

Harengs d’eau douce, carpes, perches… Les cadavres de centaines de milliers de poissons flottent dans une odeur putride sur la rivière Darling, dans le sud de l’Australie. Fin janvier, cette troisième hécatombe en cinq semaines touchait l’immense bassin hydrographique de Murray-Darling, et les autorités n’excluent pas d’autres épisodes de mortalité massive alors qu’une partie du pays subit un été caniculaire. Dans la région d’Adélaïde, les pics de température frôlent les 50 degrés Celsius.

Le gouvernement conservateur impute ces « désastres écologiques » à la sécheresse frappant le sud-est de l’île-continent, mais l’argument ne convainc pas la population, qui réclame des comptes à ses élus. A moins de quatre mois des élections législatives – prévues au plus tard le 18 mai –, la gestion des cours d’eau australiens est devenue un enjeu de dans le débat électoral.

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« Je m’inquiète aujourd’hui que certains politisent cette question », s’est alarmé mi-janvier le premier ministre, Scott Morrison, pour qui les conditions météorologiques sont les seules responsables. Tandis que la partie nord-est fait face à des pluies de mousson exceptionnelles, le sud-est est lui confronté, depuis des mois, à une sécheresse historique qui s’est révélée dévastatrice pour la faune locale causant la mort de milliers de chauves-souris, de centaines de chevaux sauvages et poussant kangourous et koalas assoiffés à s’aventurer dans des zones urbaines.

Surexploitation de la rivière

L’Australie a connu en janvier son mois de plus chaud jamais enregistré. Dans la rivière Darling, les fortes températures associées au faible niveau des eaux ont entraîné des efflorescences algales suivies, à la faveur de brèves chutes du thermomètre, d’une prolifération de bactéries mangeuses d’algues qui ont fait dramatiquement baisser le taux d’oxygène dans la rivière, asphyxiant les poissons.

« Mais lorsqu’il y a eu la sécheresse du millénaire [de 1996 à 2010], il n’y avait pas eu tous ces poissons morts », rétorque Richard Kingsford, spécialiste des écosystèmes aquatiques et qui, comme l’ensemble de la communauté scientifique, impute aussi les hécatombes actuelles à la surexploitation de la rivière notamment par les agricultures d’irrigation, dont celle du coton.

En 2012, Canberra avait pourtant adopté un plan visant à réguler l’usage de l’eau dans le bassin qui s’étend sur un million de km2 et fournit 40 % de la production agricole du pays. Parmi les mesures phares : la mise en place d’un fond de 13 milliards de dollars australiens (8,1 milliards d’euros) destiné, entre autres, à racheter les allocations en eau des agriculteurs pour qu’elles soient restituées à l’environnement et la création d’une agence fédérale, la Murray-Darling Basin Authority (MDBA), chargée de coordonner les quantités d’eau pouvant être prélevées.

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