l’AKP fait annuler les élections municipales remportées par l’opposition à Istanbul

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Evoquant des irrégularités, la Commission électorale a convoqué un nouveau vote pour le 23 juin. Seul le mandat du maire sera remis en jeu. Les conseils municipaux, restés aux mains de l’AKP après le vote du 31 mars, ne sont pas concernés.

Par Marie Jégo Publié aujourd’hui à 11h02, mis à jour à 11h49

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A Istanbul, manifestation contre le Haut Comité électoral à propos de sa décision d’annuler le vote du 31 mars, le 6 mai 2019.
A Istanbul, manifestation contre le Haut Comité électoral à propos de sa décision d’annuler le vote du 31 mars, le 6 mai 2019. KEMAL ASLAN / REUTERS

Cinq semaines après la tenue des élections municipales en Turquie, le Haut Comité électoral (YSK) a ordonné leur annulation à Istanbul, lundi 6 mai. Par 7 voix contre 4, il s’est finalement rangé aux arguments du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) qui, pour faire annuler l’élection remportée par le candidat de l’opposition, a déposé une « requête extraordinaire ».

Cette décision prive de sa victoire Ekrem Imamoglu, le candidat de l’opposition, pourtant élu maire le 31 mars avec 13 000 voix d’avance sur son rival Binali Yildirim, le favori du président Recep Tayyip Erdogan. Celui-ci a estimé mardi que cette annulation était la « meilleure décision », tandis que le ministre des affaires étrangères allemand, Heiko Maas, l’a jugée « incompréhensible ».

Un nouveau scrutin aura lieu le 23 juin. « Les élections à Istanbul seront renouvelées. Dieu fasse que cela soit bénéfique », s’est réjoui Recep Ozel, le représentant de l’AKP auprès de l’YSK. Seul le mandat du maire sera remis en jeu. Les conseils municipaux, restés majoritairement aux mains de l’AKP après le vote du 31 mars, ne sont pas concernés par la réorganisation du scrutin.

L’opposition dénonce une manipulation de l’AKP, prêt à tout pour garder Istanbul, son fief et sa manne financière depuis vingt-cinq ans. « Se présenter aux élections face à l’AKP est autorisé, mais il est interdit de gagner. Nous sommes en présence d’une dictature, ni plus ni moins » a réagi sur son compte Twitter Onur Adigüzel, un vice-président du Parti républicain du peuple (CHP, opposition).

Prenant la parole devant ses partisans réunis par milliers à Istanbul lundi soir, le maire déchu, Ekrem Imamoglu, a dénoncé la partialité de la décision. « Le référendum constitutionnel [2017], l’élection présidentielle [24 juin 2018] et les municipales ont été organisés selon le même système. Ce qui revient à dire que le président et la Constitution ne sont pas légitimes eux non plus. »

Renoncer à la municipalité sur le Bosphore, où 31 % du PIB de la Turquie est concentré, n’a jamais été dans les intentions d’Erdogan

Combatif, M. Imamoglu a invité ses électeurs à ne pas « laisser une poignée d’individus piétiner nos valeurs ». Le maire va quand même devoir rendre son mandat dans les jours qui viennent. D’ici au 23 juin, Istanbul sera gérée par un administrateur nommé par le ministère de l’intérieur, comme cela est devenu la norme dans les régions kurdes de l’est de la Turquie.

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