[ad_1]
Entre 2014 et 2018, les pays de l’Union européenne ont rejeté 1,5 million de demandes d’asile. Une part non négligeable de ces personnes se trouve aujourd’hui dans les méandres du règlement de Dublin.
Article réservé aux abonnés
Combien sont-ils ? Se plonger dans la statistique européenne pour rendre compte de la « crise migratoire » qu’a connue le continent au cours de la dernière législature, c’est se confronter à des données partielles. On sait que, entre 2014 et 2018, les 28 Etats membres de l’UE ont enregistré plus de 4,5 millions de demandes d’asile, dont plus du quart pour la seule Allemagne. Un chiffre à regarder avec prudence. « On sait comptabiliser les demandes, mais pas les personnes et il y a un nombre de doublons non marginal qu’on est incapable d’estimer aujourd’hui, prévient Jamil Addou, directeur du Bureau européen d’appui en matière d’asile. Cela limite notre capacité à avoir un tableau fidèle de la situation. »
Sur la même période, 2,1 millions de décisions positives de protection ont été prises. Aujourd’hui, plus de 878 000 procédures demeurent en cours d’examen. L’Allemagne concentre à elle seule près de 380 000 procédures encore pendantes.
Qu’est devenu le million et demi de personnes à qui des refus de protection internationale ont été notifiés ? En principe, elles font l’objet de mesures de retour dans leur pays ou elles tentent d’autres voies de régularisation. Mais, bien que le phénomène soit impossible à quantifier précisément, on sait qu’une part non négligeable d’entre elles se trouve aujourd’hui dans les méandres du règlement de Dublin : pour ne pas être expulsées, elles tentent leur chance dans un autre pays, en contournant la règle selon laquelle seul l’Etat membre par lequel elles sont entrées en Europe est responsable de l’examen de leur situation.
En réalité, au terme de six à dix-huit mois d’attente, un migrant peut déposer une demande d’asile dans un autre Etat de l’UE. Ces cohortes de « dublinés » sont devenues le principal problème de la politique migratoire européenne. « C’est un sujet très discuté au conseil », reconnaît Jamil Addou, alors que les chiffres des arrivées irrégulières sur le continent ont atteint le niveau le plus faible depuis cinq ans – 150 000 en 2018.
Un pays de rebond
L’an dernier, près de 240 000 demandeurs d’asile qui ont été enregistrés dans un Etat de l’UE avaient déjà été enregistrés auparavant dans un premier Etat membre. Avec plus de 77 000 cas, la France arrive en tête de ces mouvements secondaires, devant l’Allemagne. La France est ainsi devenu un pays de « rebond ». Un tiers des demandeurs d’asile en France sont des « dublinés », en provenance d’un autre pays européen.
[ad_2]
Source link
Have something to say? Leave a comment: