« Comme en 1919, la science est placée au cœur du projet de refondation de l’Etat-civilisation chinois », sans le « libéralisme »

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Dans un discours aux accents nationalistes, Xi Jinping a célébré le centenaire du mouvement révolutionnaire alors porté par l’idéal scientiste et démocratique. Faire revivre la parole héritée du 4 mai 1919 revient à rappeler que l’avenir de la science à l’ère digitale ne saurait se concevoir sans celui de la démocratie, estime la sinologue Stéphanie Balme, dans une tribune au « Monde ».

Publié aujourd’hui à 16h00 Temps de Lecture 4 min.

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« Le 4 mai désigne ce mouvement révolutionnaire dénonçant le traité de Versailles cédant au Japon les anciennes concessions de l’Allemagne vaincue, malgré la contribution de la jeune république chinoise à la première guerre mondiale » (Le président Xi Jinping le 30 avril  à Pékin lors de la commémoration du 4 mai 1919).
« Le 4 mai désigne ce mouvement révolutionnaire dénonçant le traité de Versailles cédant au Japon les anciennes concessions de l’Allemagne vaincue, malgré la contribution de la jeune république chinoise à la première guerre mondiale » (Le président Xi Jinping le 30 avril  à Pékin lors de la commémoration du 4 mai 1919). Ng Han Guan / AP

Tribune. A défaut d’être authentiquement célébré et analysé sérieusement, en Chine, le 100e anniversaire du mouvement du 4 mai 1919 a fait l’objet d’un discours martial du président Xi Jinping lors d’une cérémonie au Palais du peuple le 30 avril. Grande surprise, le régime a pour une fois rompu avec une tradition politique consistant à se débarrasser des dates commémoratives sujettes à polémiques. Un signe que l’événement est capital dans l’histoire contemporaine de la Chine mais aussi pour échafauder l’avenir.

Parti du bâtiment historique de l’université de Pékin situé près de la place Tiananmen, le « 4 mai » désigne ce mouvement révolutionnaire radical dénonçant le traité de Versailles cédant au Japon les anciennes concessions de l’Allemagne vaincue, malgré la contribution de la jeune république chinoise à la première guerre mondiale.

Critique de la civilisation confucéenne

Le sentiment nationaliste, tel qu’il est né de cette révolte, s’est vite doublé d’une critique radicale de la civilisation confucéenne, alors confondue avec l’esprit de soumission, comme l’était pour Nietzsche le christianisme. Les notions de « progrès », de « richesse », de « renaissance », de « puissance » dominent dans les pamphlets des grands noms de l’époque : Yan Fu, Lu Xun, Hu Shi, etc.

Libéraux, constitutionnalistes, anarchistes, nihilistes, tous appellent de leurs vœux une modernisation et une occidentalisation de la tradition. La rage des manifestants n’a d’égale que leur engouement pour les idéaux incarnés par « M. Science et M. Démocratie » (le slogan de l’époque), la Raison, l’égalité sociale et de genre et une nouvelle littérature conçue dans une langue accessible, destinée à forger des esprits libres. Une génération renouvelée de lettrés embrasse alors l’idéal scientiste à une période où l’Occident, à la sortie de la guerre de 1914-1918, est plongé dans une crise morale profonde.

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La commémoration du 4 mai a le pouvoir d’exhumer un siècle de combats politiques et intellectuels, dorénavant pratiquement oubliés. Certains détectent dans la tonalité nationaliste du discours de commémoration de Xi Jinping un détournement de l’esprit d’un mouvement baptisé par les historiens de « Lumières chinoises ».

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