Les élections européennes, éternelles mal-aimées

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Qualifié, dès 1980, d’« élections de second ordre » par deux chercheurs allemands, le scrutin mobilise peu et reste influencé par des enjeux nationaux, alors même que les thématiques européennes se sont imposées dans d’autres élections.

Par Jean-Baptiste de Montvalon Publié aujourd’hui à 02h23

Temps de Lecture 8 min.

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Préparation de panneaux électoraux à Rotterdam (Pays-Bas), le 29 avril.
Préparation de panneaux électoraux à Rotterdam (Pays-Bas), le 29 avril. ROBIN UTRECHT / AFP

Dans d’innombrables familles, la politique est source de débats, d’empoignades, voire de disputes. Celle de Claire n’échappe pas à la règle. On s’y écharpe au gré des échéances électorales et à raison de leur importance présumée.

Tous les cinq ans, depuis fort longtemps, la présidentielle est ainsi le point d’orgue de ces explications de gravure : les meubles tremblent. Cette année, le printemps s’annonce paisible. Ce qu’a – on ne peut plus clairement – signifié Claire à son père : « C’est les européennes, t’as pas à m’emmerder ! Je fais ce que je veux ! »

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Participation plus faible

Les élections européennes seraient en effet un vaste défouloir, où tout est permis, à commencer par le fait de ne pas y participer. C’est en substance (et en termes plus savants) ce qu’avaient écrit, en 1980, deux chercheurs, Karlheinz Reif et Hermann Schmitt, dans la revue European Journal of Political Research. « Second-order elections » (« élections de second ordre ») : le modèle qu’ils ont élaboré il y a près de quarante ans, un an après la première élection du Parlement européen au suffrage universel, en 1979, a été débattu, discuté, mais il fait toujours référence.

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A la différence des élections de premier ordre, le scrutin européen ne distribue pas le pouvoir national : on lui accorde donc moins d’importance. La participation y est plus faible que lors des élections nationales.

Les partis de gouvernement, notamment lorsqu’ils sont au pouvoir, sont en outre victimes d’une dynamique de vote sanction, dont l’ampleur est fonction de la place de ces élections de second ordre dans le cycle électoral national : elle sera a priori plus forte si les européennes interviennent en milieu de cycle, à l’instar des midterms américaines.

Enfin, traduction d’une plus forte « dimension expressive du vote », les partis extrémistes ou périphériques (régionalistes, écologistes…) obtiennent de meilleurs scores que lors des élections nationales, ce qui contribue à l’éclatement du spectre politique.

Loin des espoirs affichés

Ce modèle établi par les deux chercheurs allemands a été globalement confirmé par la suite, comme le constatait, en 2015, Nicolas Sauger, professeur associé à Sciences Po, dans la Revue européenne des sciences sociales.

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