A Brasilia, le chemin de croix du futur Musée de la Bible

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Le musée sera moins grand que prévu et un nouveau concours d’architecture doit être lancé, ont décidé les tribunaux (ici, la modélisation effectuée par l’arrière-petit-fils d’Oscar Niemeyer, d’après les dessins de son aïeul).

En apparence, c’est une simple petite plaque bleue sans importance, posée sur un terrain vague de Brasilia. Dessus, on peut voir le logo du district fédéral (un arbre doré sur fond azur), un psaume tiré de la Bible (« Ta parole est une lampe à mes pieds, et une lumière à mon sentier »), mais aussi l’énoncé suivant, assorti de la date du 18 décembre 2019 : « Le gouverneur Ibaneis Rocha a posé ici la première pierre du futur Musée national de la Bible. »

Le projet, porté par l’homme fort de la capitale du Brésil (c’est lui, et non un maire, qui administre la ville), est depuis deux ans au cœur de toutes les polémiques. Officiellement, il s’agit d’un monument en hommage au texte sacré des chrétiens, devant être érigé sur le lieu le plus prestigieux de Brasilia : l’Axe monumental, artère grandiose de 16 kilomètres de long, où se succèdent des ministères, la présidence et le Parlement, autant de bâtiments dessinés par l’architecte star brésilien Oscar Niemeyer.

Un « affront à la laïcité »

Dans un pays à 90 % chrétien, le projet se voulait rassembleur, prévoyant à l’origine un somptueux ensemble de 15 000 mètres carrés, capable d’accueillir 100 000 visiteurs par an, comportant restaurants, théâtres, salles de cinéma, bibliothèque et lieux d’expositions thématiques dédiés à l’histoire de la Bible. Le tout, abrité dans un écrin sublime, un bâtiment de béton dessiné par Niemeyer lui-même, pour 12 millions d’euros de budget public.

« Le Brésil est un Etat laïque mais pas un Etat athée. Dieu est cité dans le préambule de la Constitution. » Marco Feliciano, pasteur évangélique et député fédéral

Mais le musée a vite été voué aux gémonies. En 2020, l’Association brésilienne des athées et agnostiques (ATEA), outrée, a saisi la justice pour s’opposer au projet, qui constituerait, selon elle, un « affront à la liberté religieuse et à la laïcité » proclamée au Brésil depuis 1890. En temps de crise sanitaire et économique, l’argent public pourrait servir à rénover des installations culturelles existantes ou à construire des hôpitaux et des logements sociaux, estime l’organisation athée.

Le Musée de la Bible « ne remet absolument pas en cause l’Etat laïque », se défend le district fédéral, qui, dans un communiqué adressé à M, rappelle que l’endroit sera un équipement culturel de connaissance et de savoir, et non un « lieu de culte ». « La Bible a influencé fortement les arts, la littérature, la philosophie, la pensée scientifique », explique le secrétariat à la culture local, soulignant que des « musées similaires existent dans bien des endroits du monde, par exemple à Washington ».

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