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La rencontre est habituelle et prévue de longue date. Le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, doit être accueilli, vendredi 28 mai, par son allié Vladimir Poutine dans sa résidence d’été de Sotchi, sur les bords de la mer Noire, dans le sud de la Russie.
Officiellement, l’agenda ne semble pas avoir été bouleversé par l’affaire du vol Ryanair reliant Athènes à Vilnius dérouté par un avion de l’armée de l’air biélorusse afin d’arrêter le journaliste d’opposition Roman Protassevitch et sa compagne russe. MM. Loukachenko et Poutine prévoient avant tout de parler d’intégration « entre les deux ex-républiques soviétiques, un projet que Moscou caresse de longue date, et de leurs projets communs, notamment économiques », selon le site du Kremlin.
Afficher le soutien de la Russie à Minsk
Mais le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a d’ores et déjà donné le ton, jeudi, en insistant sur le fait que l’Occident devait « cesser de diaboliser ceux qu’il n’aime pas ». Et le Kremlin s’en tient à sa position exprimée mercredi par son porte-parole, Dmitri Peskov : il n’y a aucune raison de douter des explications de Minsk, qui soutient avoir dérouté l’avion de Ryanair dimanche uniquement à cause d’une alerte à la bombe, sans savoir que M. Protassevitch était à bord.
Depuis, la société de courriels Proton Technologies a affirmé que l’alerte à la bombe avait été envoyée après que le vol de Ryanair eut été détourné par un avion de chasse.
Mais Vladimir Poutine ne sera peut-être pas indifférent aux menaces de Bruxelles de sanctions contre Minsk qui pourraient toucher le transit de gaz russe à travers la Biélorussie. Minsk, très dépendant économiquement de son « grand frère » russe, tire en effet une importante source de revenus de cette position de transit entre la Russie et l’Union européenne.
Ppour l’heure, fort du soutien de Moscou, Alexandre Loukachenko ne donne aucun signe de vouloir céder aux pressions qui se multiplient. La dernière en date vient d’une enquête annoncée jeudi par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) quant à la légalité du détournement, après une réunion d’urgence.
La mère de Roman Protassevitch a lancé un appel, jeudi, depuis Varsovie, à la communauté internationale, demandant de l’aide pour libérer son fils, incarcéré en Biélorussie après le détournement de son vol Athènes-Vilnius, et qeui ncourt une lourde peine de prison. Il est accusé par les autorités biélorusses d’avoir organisé des « troubles massifs » lors des manifestations de 2020 contre la réélection de M. Loukachenko.
Bras de fer européen avec Moscou
Au cours des derniers jours, trois vols en provenance de capitales de l’Union européenne (UE) à destination de Moscou – un Paris-Moscou de la compagnie Air France vendredi, un autre mercredi et un Vienne-Moscou d’Austrian Airlines jeudi – ont été annulés faute d’autorisation de nouveaux trajets évitant la Biélorussie. « Les autorités aériennes donneront les éclaircissements nécessaires, mais il s’agit de questions techniques », a déclaré vendredi Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, ajoutant qu’il s’agissait avant tout d’« assurer la sécurité aérienne ».
La fermeture des « parcours de centaines de vols (…) crée des problèmes colossaux aux citoyens », avait affirmé plus tôt dans la journée Maria Zakharova, la porte-parole de la diplomatie russe, sur Facebook. « Il est temps que Bruxelles apprenne à prendre des mesures qui soient véritablement faites pour la sécurité des citoyens », a-t-elle ajouté.
De son côté, l’Union européenne cherche à savoir si les entraves mises par la Russie aux liaisons aériennes sont ponctuelles ou s’il s’agit d’une décision politique. « Nous (…) ne savons toujours pas s’il s’agit d’un cas par cas (…) ou d’une directive générale des autorités russes afin d’obliger les avions européens à survoler la Biélorussie », a déclaré vendredi le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, à son arrivée pour une réunion avec les ministres de la défense de l’UE à Lisbonne.
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