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Le président Emmanuel Macron est attendu aujourd’hui vendredi 28 mai en Afrique du Sud, dans la foulée de sa visite au Rwanda, pour un voyage centré autour de la lutte contre le Covid-19 et la crise économique engendrée par la pandémie.
Ce déplacement, prévu il y a plus d’un an, avait dû être repoussé en raison de la pandémie. Le pays est officiellement le plus touché d’Afrique, avec plus d’1,6 million de cas et plus de quelque 56 000 morts.
Mais le chef de l’Etat a tenu à concrétiser cette visite car l’Afrique du Sud « est un partenaire majeur sur le continent, membre du G20, régulièrement invitée du G7, essentielle dans l’approche sur le multilatéralisme », a précisé l’Elysée avant le voyage.
M. Macron devait être accueilli en milieu de journée dans la capitale Pretoria par son homologue Cyril Ramaphosa, qu’il a rencontré il y a deux semaines à Paris dans le cadre d’un sommet de soutien aux économies africaines. Les deux chefs d’Etat ont échangé à plusieurs reprises sur la question brûlante de l’accès aux vaccins contre le Covid-19.
Droits de propriété sur les vaccins
L’Afrique du Sud n’a pour l’instant vacciné qu’1 % de sa population de 59 millions et sa campagne d’immunisation des personnes âgées n’a démarré que la semaine dernière.
Après un entretien, les deux hommes se rendront dans l’après-midi à l’université de Pretoria pour le lancement d’un programme d’appui à la production de vaccins pour l’Afrique, soutenu par l’Union européenne, les Etats-Unis et la Banque mondiale.
L’Afrique du Sud et l’Inde mènent campagne pour un renoncement aux droits de propriété intellectuelle sur les vaccins contre le Covid-19, afin que chaque pays puisse produire des doses. Emmanuel Macron avait toutefois affirmé début mai que la priorité était plutôt le transfert de technologie pour installer des sites de production dans les pays pauvres.
Cette industrie « est très concentrée aux Etats-Unis, en Europe, en Asie et un petit peu en Amérique latine. L’Afrique aujourd’hui produit très peu de produits de lutte contre le Covid-19 et notoirement aucun vaccin à ce jour », souligne la présidence. Lever les brevets « sera une réponse, mais seulement quand on aura produit suffisamment de vaccins et que ce ne sera qu’une question de coût », avait ajouté M. Macron.
Mise en place d’Act-A
Avant le déplacement, Paris a souligné que Pretoria était « un des partenaires importants » depuis le début de la crise sanitaire, notamment pour la mise en place d’Act-A, une initiative visant à développer des vaccins, des médicaments et des moyens de diagnostic et à renforcer les systèmes de santé dans le monde entier.
Les deux présidents devraient aussi discuter des enjeux climatiques et économiques, alors que la France ambitionne d’être plus présente sur le marché sud-africain, en particulier dans le domaine de la transition écologique. La question sécuritaire dans le nord du Mozambique, en proie depuis plus de trois ans à des attaques djihadistes, devrait être également abordée.
Samedi matin, Emmanuel Macron rencontrera la communauté française, comme il le fait habituellement dans les voyages à l’étranger. Il évoquera sans doute la décision de la France de soumettre à une quarantaine de dix jours toute personne arrivant d’Afrique du Sud, « ce qui pose des difficultés à nos compatriotes » dans ce pays, a reconnu l’Élysée. Cette mesure sera d’ailleurs appliquée à tous les membres de la délégation, à l’exception du président.
Avant de décoller vers la France, Emmanuel Macron fera la visite – quasiment incontournable – de la fondation Nelson Mandela, du nom du premier président noir sud-africain, dont les principales missions sont aujourd’hui la lutte contre le Sida et l’éducation en milieu rural.
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